On n’en dira jamais assez : l’agitation du président rwandais Paul Kagame depuis l’instauration de l’état de siège dans la partie Est de la République démocratique du Congo n’a fait qu’étayer ce que nous disions à propos de son intention, jamais changée, de déstabiliser la RDC en vue d’offrir à son pays une santé économique avec les minerais pillés de la RDC que l’on raffine chez lui. Son prétexte n’a pas changé : la présence des Interhamwe en RDC, un disque rayé qu’il compte à tout prix à faire jouer, mais dont le son ne passe plus dans l’opinion tant nationale qu’internationale.
Les contrats signés par Kigali et Brazzaville et la réconciliation Kigali-Kampala sont à mettre dans le compte du préambule de cette agression que vient de subir la RDC de la part du Rwanda et de l’Ouganda sous leur nouveau label »M23″. Et la chute de Bunagana, facilitée par »l’allié » Ouganda doit être comprise par la RDC comme un message fort de Kampala : entre un ami congolais et un frère tutsi, le choix est clair. Et n’a pas tort celui qui a dit que lorsque l’on a un problème avec le cochon, on ne prend pas pour témoin le sanglier car c’est la même famille.
L’Ouganda ayant poignardé la RDC au dos, en donnant le droit de passage aux ennemis rwandais alors que les vaillantes FARDC menaient bien les combats, il y a lieu de se poser la question relative à la mutualisation entre les FARDC et l’UPDF. A quoi a-t-elle servi dès lors que la trahison de l’Ouganda est bel et bien établie ?
Depuis que le fils du président Museveni qui commande les forces terrestres ougandaises, le général Muhoozi Kainerugaba, avait œuvré pour la réconciliation entre les Présidents Museveni et Kagame, l’Ouganda avait cessé d’être l’allié sûr de la RDC.
D’ailleurs, le Général Muhoozi Kainerugaba avait publiquement annoncé de retour de Kigali que celui qui attaquera le Rwanda, trouvera l’Ouganda sur son chemin. Avec le passage accordé à l’armée rwandaise et aux terroristes du M23, il vient de lier la parole à l’acte. Aux autorités congolaises d’en tirer toutes les conséquences.
Faut-il aussi rappeler que l’Ouganda fournit de l’assistance militaire complète (armes, munitions et renseignements) aux terroristes du M23 ! Non sans raison, leur chef militaire Sultani Makenga a installé son quartier général en Ouganda. Donc, cet appui ougandais aux terroristes du M23 ne peut surprendre personne, pas ceux qui suivent l’actualité militaire et sécuritaire dans la région des Grands Lacs, comme le constate l’ancien sénateur RCD Crispin Kabasele Tshimanga, très révolté.
L’on doit désormais savoir que la RDC fait face à une menace du bloc Brazzaville-Kampala- Kigali qui s’est consolidé. Si l’Ouganda s’est allié au Rwanda à l’Est pour faire tomber Bunagana, rien ne doit plus rassurer que l’autre « allié », Brazzaville, ne pourra trahir pour déstabiliser Kinshasa, surtout que l’ennemi rwandais a acquis des terres en face de la capitale RD-Congolaise prétendument pour y créer des fermes. Cette menace rwandaise à la porte de Kinshasa a été déjà dénoncée par Scooprdc.net (lire l’article : Accords Kigali-Brazzaville : Menace négligée par la société civile et la classe politique congolaises).
Si les trois voisins obéissent à un seul maître à pensée occidentale bien connue, aucun scénario n’est à écarter. Les autorités militaires devraient, tout en luttant pour reprendre les localités occupées à l’Est par les Rwandais et les Ougandais, multiplier la vigilance à Kinshasa notamment le long de Maluku où tout peut arriver de Brazzaville. Diriger c’est prévenir.