Par Van Frédéric Tshilanda Katende
La détérioration de la qualité de l’enseignement en République Démocratique du Congo a des auteurs clairement identifiés des autorités politiques du pays. Après le président de la République Félix Tshisekedi qui désignait récemment les enseignants d’en être responsables, c’est le tour du ministre en charge de l’enseignement primaire, secondaire et technique de charger les inspecteurs.
« Si aujourd’hui la qualité de l’enseignement est au rabais, c’est à cause des IPP (inspecteurs principaux provinciaux), à cause des inspecteurs pools et les inspecteurs itinérants qui ne font pas leur travail. Pourtant dans les textes qui organisent l’EPST (l’enseignement primaire, secondaire et technique), l’inspection est le bras séculier du ministre. C’est-à-dire, l’instrument que j’ai en main pour veiller sur la qualité de l’enseignement », a déploré le ministre Mwaba, mercredi 08 juin 2022 à Kananga, chef-lieu du Kasaï Central, au cours d’une séance de travail avec tous les cadres de L’EPST du grand Kasaï réunis pour un état des lieux.
A en croire Tony Mwaba, ce sont les inspecteurs qui ne savent plus aider à sévir contre les enseignants « médiocres » à cause de leur laisser-aller. « Je rappelle que jadis quand un inspecteur débarque dans une école pour le contrôle pédagogique, vous voyez vous-même que votre enseignant est en difficulté, des fois il perd le contrôle, parce que c’était sérieux. Mais aujourd’hui les inspecteurs qui font les itinérances n’entrent plus dans les salles de classe ; même si un entre c’est juste pour une formalité, Il reste au coin, très souvent il débarque avec la moto, il prend juste son enveloppe proposée par l’école, il fait un faux rapport et c’est tout ! Dans ce climat, il est difficile de comprendre ce qui se passe. », a-t-il déploré.
Le ministre de l’EPST qui a dit s’investir pour faire reprendre à l’enseignement de la RDC ses lettres de noblesse, a par ailleurs évoqué un autre combat contre les enseignants détenteurs de faux diplômes. A ce sujet précisément, Tony Mwaba révèle avoir saisi l’inspection générale de l’EPST pour diligenter un contrôle dans les milieux des enseignants et n’exclut pas la désactivation des « faussaires ».