Alors qu’un nouveau procès sur la débâche du parc agroindustriel de Bukanga Lonzo est attendu le 13 juin prochain, opposant à la Cour de cassation l’officier du Ministère public à l’ancien premier ministre, Augustin Matata Ponyo, actuellement sénateur, et ses co-accusés dont l’ancien ministre des finances, Patrice Kitebi, et le directeur général de la firme sud-africaine, Christo Globler, une histoire des vaches impliquant l’ancien de ministre des finances, Henri Yav Mulang, est balancée dans les réseaux. Ce dernier est le successeur direct de Patrice Kitebi au ministère des finances dans le Gouvernement Matata.
Ses détracteurs qui veulent mordicus le voir comparaitre dans le dossier Bukanga Lonzo, font savoir que le 5 octobre 2018, Henri Yav Mulang, sous le Gouvernement Tshibala, avait instruit la Banque centrale du Congo de procéder à un paiement en urgence d’une somme de 425.000 USD pour achat des vaches pour le site de Bukanga Lonzo. « Où sont parties ces vaches alors qu’il n’y a jamais eu des troupeaux de vaches moins encore un abattoir dans le parc agro industriel de Bukanga Lonzo ? », s’interrogent-ils.
Mais pour les proches d’Henri Yav, il s’agit là d’un pur raccordement frauduleux au dossier de la débâcle de Bukanga Lonzo pour lequel l’ancien premier ministre est poursuivi. Ils soutiennent que la citation à prévenu adressée à Matata Ponyo pour l’audience à la Cour de cassation le 13 juin 2022 précise que les faits retenus dans le dossier Bukanga Lonzo se sont déroulés entre novembre 2013 et novembre 2016. Il serait maladroit, selon eux, d’y annexer l’affaire des vaches, survenue en 2018.
Que retenir de cette affaire des vaches ?
Les populations du Kwilu et du Kwango dans l’ancien Bandundu voient, en février 2018, leurs espaces envahis par des éleveurs venus de l’Est du Congo avec plusieurs têtes des vaches. Cette présence crée des remous du fait ces éleveurs à la morphologie tutsi et ne parlant que le Swahili, étaient assimilés à des infiltrés rwandais.
Et pour gérer cette situation, le Gouvernement dépêchera, du 19 au 25 février 2018, les ministres Joseph Kapika de l’Economie, Amy Ambatobe de l’Environnement et développement durable, Georges Kazadi de l’Agriculture, Daniel Paluku de Pêche et élevage, Guy Mikulu des Affaires coutumières ainsi que le vice-ministre Basile Olongo de l’Intérieur et sécurité en vue de régler le problème de cohabitation entre ces éleveurs et les populations de ces deux provinces. L’ancien ministre des finances, Henri Yav n’était même pas membre de cette délégation.
A la 8ième réunion ordinaire du Conseil des ministres, le gouvernement trancha et leva quelques options pour éviter les conflits entre les éleveurs venus des provinces du Sud-Kivu et du Tanganyika, entre autres l’achat des vaches sur proposition du ministre de l’Agriculture. Le dossier ainsi arrivé sur lA table d’Henri Yav, il n’a fait qu’exécuter ce que le gouvernement avait décidé.
« Il est assez curieux de voir qu’un dossier pris en charge par le gouvernement de l’époque puisse retomber sur l’ancien ministre des finances, juste parce que l’on voudrait faire un raccordement frauduleux au dossier Bukanga Lonzo. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’un ministre, des finances soit-il, n’est pas un électron libre. Il agit dans le cadre des instructions liées à l’exécution des actions telles qu’arrêtées par le Gouvernement. Dans cet ordre, chaque membre du gouvernement agit dans les limites de ses compétences et cela sous la coordination du premier ministre, Chef du gouvernement. En ce qui concerne le Ministre des Finances, tous les documents et correspondances sur ce dossier sont disponibles », déclarent les proches d’Henri Yav, rassurant que ce dernier est serein et ne se reproche de rien.