66,08%, taux d’exécution de l’opération Kinshasa zéro trou selon Alexis Gisaro : Qui y croit ?

Au Conseil des ministres de vendredi 27 mai dernier, le ministre d’Etat, ministre des Infrastructures et travaux publics a fait rapport de l’évolution des travaux de la voirie dans la ville de Kinshasa. Selon Alexis Gisaro, le taux d’exécution à ce jour se présente comme suit : Kinshasa Zéro trou (66,08%), Tshilejelu (34,80%), Modern Construction (38,07%) et ABC (30,40%). Le Conseil a pris acte de cette note d’information, mentionne le compte-rendu fait par Patrick Muyaya, le porte-parole du Gouvernement.

Seulement, en ce qui concerne Kinshasa zéro trou, il y a de quoi se demander sur base de quelle cartographie routière kinoise, le ministre d’Etat en charge des Infrastructures et travaux publics s’est-il planché pour son autosatisfaction ? Non sans raison, car à voir le défoncement des artères de la capitale dans toutes les 24 communes y compris le centre-ville de la Gombe, considéré comme miroir de Kinshasa, les 66,8% qu’il attribue à la réalisation de cette opération ne convainquent aucun Kinois dans n’importe quelle commune où il se trouve.

Certes, les efforts sont fournis pour boucher les trous mais au regard de la dégradation des routes, la vitesse imprimée pour réaliser cet ouvrage ne correspond pas à l’ampleur de ces trous. L’impression est que, moins on les bouches, plus ils se créent et se multiplient, notamment par manque de drainage adéquat. Les eaux de pluies n’ayant pas une bonne canalisation, sont le premier facteur de destruction des routes dont le bitumage aussi ne respecte pas souvent les normes.  Et à ce jour, sans contradiction aucune, au moins 60% des routes de Kinshasa sont défoncées et Alexis Gisaro en est conscient.

Entretien des caniveaux à Kinshasa : Tshisekedi veut l’implication des bourgmestres, mais !

Toujours dans la recherche des solutions pour viabiliser la voirie de la ville de Kinshasa, au Conseil des ministres de vendredi 20 mai dernier, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi avait, selon le compte-rendu du porte-parole du Gouvernement Patrick Muyaya, salué la relance des travaux de construction de la route qui permettra de désenclaver davantage le quartier Camp Luka et d’établir une liaison de plus entre les communes de Kintambo, Ngaliema et Selembao.

Toujours selon Patrick Muyaya, le Président de la République a dit suivre avec la même attention plusieurs travaux en cours sur les avenues de la Paix, Elengesa, Kikwit, Kulumba, Makanza, Nzolana, Masikita, Mombele, Kimwenza, Kisenso, pour ne citer que ceux-là. Cependant, il a noté que l’absence des caniveaux ou l’obstruction de ceux qui existent du fait de leur remplissage ou par les constructions anarchiques, est l’une des raisons qui justifient la dégradation, continue de nos artères parfois quelques temps après leur réparation.

« …Face à cette situation, il s’avère impérieux de prendre des solutions pragmatiques pour l’entretien des caniveaux dans toute la ville de Kinshasa en y associant les Bourgmestres. Pour ce faire, le Président de la République a instruit le Vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, le ministre d’Etat, ministre des Infrastructures et travaux publics, d’organiser une réunion avec le Gouverneur de la Ville de Kinshasa, les Bourgmestres et l’Office des Voies et Drainage pour dégager une méthodologie de travail pérenne», peut-on lire dans ce compte-rendu.

Cette idée d’associer les bourgmestres dans l’entretien des caniveaux est très bonne. Mais aussi fallait-il leur donner les moyens financiers pour un curage permanent et l’évacuation des immondices. Les bourgmestres à leur niveau doivent impliquer les chefs de quartier qui, à leur tour devront mettre en mouvement les chefs d’avenue pour la sensibilisation à la salubrité et éventuellement l’application des sanctions pour décourager les mauvaises pratiques. Mais tout ceci demande des moyens financiers et de la motivation. Avec une petite dose de volonté et la ferme détermination, on peut y arriver.

  • Bendélé Ekweya té

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