Par Van Frédéric Tshilanda Katende depuis Kananga
On n’en sait un peu plus sur les motivations arcanes de la décision de fermeture du stade des jeunes de Kananga au Kasaï Central. Il n’existe plus de voile sur le cerveau et les dessous des cartes de cette décision ayant conduit à l’arrêt brusque du championnat local de l’Entente urbaine de football de cette ville.
Alexis Kayembe, conseiller en infrastructures du président de la République Félix Tshisekedi et président de l’Union sportive Tshinkunku, équipe de Kananga engagée dans la première division du championnat national de football au pays, qui a choisi d’ériger son quartier général à Kinshasa loin de son fief naturel et d’évoluer loin de ses fans, est le marionnettiste du Gouverneur intérimaire du Kasaï Central, Tharcisse Kabatusuila, auteur de cette décision prise il y a 7 mois.
« Nous fermons le stade des jeunes de Kananga pour 45 jours en vue de le réfectionner, notamment l’air de jeu, pour permettre à nos équipes engagées dans les compétitions nationales de jouer localement devant leurs publics que d’évoluer ailleurs », annonçait Tharcisse Kabatusuila Mbuyamba, Gouverneur ad intérim du Kasaï Central devant la presse de Kinshasa en octobre 2021 lors de son séjour officiel dans la métropole du pays.
Pourtant, la vraie raison à la base de cette décision était loin de celle qui a été évoquée publiquement. L’idée dans le fond était d’habiller le refus du président de Tshinkunku, Alexis Kayembe de Bampende comme on l’appelle, de voir son équipe jouer cette saison au stade de Kananga à cause du comportement anti-sportif des supporters de ce club noir-blanc de la capitale du Kasaï Central, caractérisé par le manque de fair-play, révèlent nos enquêtes.
« La saison passée beaucoup d’amendes ont été infligées à l’équipe à cause de l’intolérance, mieux du manque de fair-play de supporters de Tshinkunku qui, lorsqu’on jouait à Kananga contre les équipes visiteuses et que le résultat n’était pas en notre faveur, envahissaient le terrain et s’en prenaient aux officiels. C’est ainsi que le président a résolu d’installer l’équipe momentanément à Kinshasa, pour discipliner un peu nos supporters », a lâché une source proche du président de Tshinkunku sous le sceau d’anonymat.
Et de poursuivre : « Il fallait trouver le prétexte de la réfection pour le fermer. Le gouverneur Kabatusuila avait sûrement échangé avec le président (Alexis Kayembe, Ndlr) avant de l’annoncer ».
Depuis, le stade des jeunes de Kananga, le seul homologué dans cette ville qui était également ciblé par la Ligue nationale du football (Linafoot) pour abriter certaines rencontres de Tshinkunku, a été fermé et le championnat local qui en était déjà à la 8ième journée, a été obligé de s’arrêter à mi-chemin.
De 45 jours requis à 7 mois aujourd’hui, ce terrain de football n’a subi aucun travail d’entretien. Aucune touche de réfection n’a été apportée ni dans les tribunes encore moins dans les gradins. Des touffes d’herbes ont poussé sur l’aire de jeu, transformé en une jungle des rats et reptiles.
Face aux interrogations, inquiétudes et préoccupations du public sportif centre-kasaïen à l’état actuel de ce stade, le gouverneur intérimaire Tharcisse Kabatusuila n’a choisi qu’une seule réponse : le silence !