Autres temps, autres mœurs. Visiblement cet adage déterminant les circonstances et le contexte, le président rwandais Paul Kagame est loin de le connaître. Mais il peut bien l’assimiler maintenant avec la déconfiture de ses troupes infiltrées au sein du nébuleux Mouvement du 23 mars (M23) sur le terrain de combats, que ce soit dans le territoire de Nyirangongo que celui de Rutshuru où cette pseudo rébellion a pensé s’aventurer comme par le passé. Simplement dit, Paul Kagame doit comprendre que le président congolais Félix-Antoine Tshisekedi qui voulait faire de lui un frère en passant l’éponge sur son passé criminel en RDC, n’est pas Joseph Kabila.
Si ce dernier avait des dettes morales du fait d’avoir été formé par des officiers rwandais dont James Kabarebe jusqu’à bloquer certaines frappes sur le M23 dans le passé, comme l’accusaient et l’accusent toujours certains militaires qui étaient aux fronts, Tshisekedi ne doit absolument rien au Rwanda et ne freinera aucune action de l’armée pour mater les ambitions démesurées de ce tout petit pays en RDC via le pseudo M23. La prise en étau, mieux en sandwich des militaires rwandais notamment à Rumangabo par les FARDC qui, à en croire le président du mouvement citoyen Véranda Mutsanga, Patrick Paluku, a endeuillé plusieurs familles des militaires au Rwanda qui sont en pleurs, doit servir de leçon au sanguinaire du Rwanda quant à la puissance de feu des FARDC. A cela, Paul Kagame doit ajouter le bombardement courageux de son territoire, une première par les FARDC, dont il se plaint auprès du mécanisme conjoint de vérification.
Mais il faut dire que ces victoires des FARDC applaudies sur la pseudo rébellion du M23 mais réellement sur l’armée rwandaise, sont à mettre à l’actif du gouverneur militaire du Nord-Kivu, Constant Ndima, dont le choix par le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi pour gérer l’état de siège et restaurer la sécurité dans cette province, n’était pas un hasard.
Formé dans les différentes écoles militaires du monde, le lieutenant-général Constant Ndima était colonel quand Mobutu quittait le pouvoir en 1997. Déjà aguerri dans l’art martial, ce galonné de l’Etat-major des Forces armées zaïroise gardera au fond de son cœur de combattant les paroles et injures dégradantes d’avoir été déchu par un groupe des petits soldats de l’AFDL dénommé « Kadogo ».
Quand Jean-Pierre Bemba, s’organise en mouvement politico-militaire, la majorité des anciens hauts gradés de la division spéciale présidentielle rejoignent le MLC. Et parmi eux, le colonel Constant Ndima. Dans l’avancée des hommes de Jean-Pierre Bemba, le colonel Ndima prendra l’axe Est, à savoir le Bas et Haut Uélé, Ituri et la partie Nord du Nord-Kivu où les troupes rwandaises vivaient en maître du lieu en appui à certains groupes armés qui écumaient la région.
Déterminé à reprendre l’autorité sur le sol de ses ancêtres, ce tacticien de l’art martial mettra en déroute plusieurs troupes adverses. De Mambasa jusqu’aux environs de Béni, Butembo le revers a été total. Et c’est là que l’opération » Effacer le tableau » a mis en déroute les troupes étrangères. Difficile pour eux d’oublier cette machine de guerre qui avait mis en débandade ces combattants étrangers. Le colonel Ndima de l’époque avec ses hommes avaient ratissé la région infligeant une défaites sans précédents à toutes les troupes en présence. C’est d’ailleurs ce qui avait poussé certaines puissances occultes d’accuser les MLC d’atteinte aux droits humains car leurs intérêts étaient mis à terre.
Facile aujourd’hui pour les uns et les autres de penser que le Léopard, Ndima, n’avait plus des griffes pour avoir gravi des échelons tout en prenant de l’âge. Oubliant qu’à force que le vin vieilli, il devient de plus en plus bon. Le lieutenant général ne s’est pas détourné de ses hauts faits militaires. Une fois de plus, le tableau est en train d’être effacé pour venger le colonel Mamadou Ndala et les généraux Budja Mabe et Bauma, décédés d’une façon suspecte, sans doute trahis après leurs exploits sur les troupes rwandaises par l’entremise du M23 sans revendications formellement assises.