Forum pour l’unité des Katangais à Lubumbashi : Les « 6 pourquoi » de Thierry Monsenepwo

La tenue depuis mardi 17 mai 2022 à Lubumbashi du Forum pour l’unité des Katangais, sous l’initiative de monseigneur Fulgence Muteba, fait lever des voix, soit pour soutenir cette initiative, soit pour la critiquer ou pour la désapprouver. Parmi ceux qui sont contre, figure Thierry Monsenepwo, président de la Ligue de jeunes du parti Convention des Congolais unis (CCU) de Lambert Mende et ancien communicateur de la MP-FCC du président honoraire Joseph Kabila.

« Réconciliation ou pandémonium présidentialiste ? », s’interroge Jean-Thierry Monsenepwo sur les antennes de Top Congo FM avant d’enchainer avec une série de « pourquoi » de ces assises à connotation tribale, convoquées de surcroît par un homme de Dieu, monseigneur Fulgence Muteba. « Pourquoi seulement maintenant, à une année des élections ? », fustige le discipline de Lambert Mende qui soupçonne le prélat catholique d’avoir un agenda caché sous sa soutane.

« Pendant 18 ans, la plupart des Katangais ont été derrière Joseph Kabila. Pourquoi ce front commun n’avait-il pas profité aux populations katangaises qui croupissent dans la misère ? Pourquoi l’archevêque de Lubumbashi ne se joindrait-il pas à ses collègues de l’Est pour une messe de réconciliation des filles et fils de cette partie du pays ? Pourquoi certains Katangais au pouvoir hier et en fonction actuellement sont-ils prêts à composer avec Moïse Katumbi alors qu’ils étaient les premiers à le taxer d’apatride ? Qu’est ce qui a changé entre-temps », se questionne-t-il.

Et d’enchaîner : « Mgr Fulgence Muteba n’était-il pas de tous les combats de rue des forces politiques acquises au changement sponsorisés à l’époque par un Moïse Katumbi déterminé à déloger un autre Katangais du palais de la nation ? Pourquoi le même Fulgence Muteba doit-il passer par le dos de la cuillère en entraînant toute une contrée dans une opération de rabibochage dont tout le monde sait qu’elle a été conçue pour deux leaders politiques que personne d’autre n’avait poussé à se comporter en chiens de faïence ? ».

Aussi, « Pourquoi ce repli identitaire en à peine deux semaines, après la table ronde organisée par le président de la République entre Katangais et Kasaïens ? », questionne Thierry Monsenepwo avant de se demander s’il faut rappeler que le Katanga, grand ou petit, n’existe plus depuis l’entrée en vigueur du démembrement constitutionnel de 11 anciennes provinces en 26.

Comme tous les autres qui critiquent ces assises de Lubumbashi qui, en principe, ne devaient que concerner les personnalités politiques bien connues, Thierry Monsenepwo est convaincu que les balubakat, les Tshokwe, les Ruund, les Bayeke et autres Bembe filent le parfait amour sur la terre de leurs ancêtres.

Le problème c’est Kabila !

Si Thierry Monsenepwo ne l’a pas dit, d’autres analystes estiment que c’est l’ancien président de la République, Joseph Kabila et son bras séculier de répression, Kalev Mutondo, qui sont le véritable problème de réconciliation d’avec presque tous leurs frères katangais, si réconciliation sincère non ambitieuse du fauteuil présidentiel en 2023 il y a. Malheureusement tous deux sont les grands absents à ce fameux forum.

En effet, Joseph Kabila a eu à se brouiller avec feu Gabriel Kyungu wa Kumwanza. Pour diminuer l’influence de ce dernier, il a précipité le démembrement du Katanga, les autres provinces n’étant que victimes de ce châtiment ciblé bien que leur viabilité n’était pas au rendez-vous.

Feu Charles Mwando Nsimba remue dans sa tombe et ses enfants, notamment Christian Mwando, grincent les dents contre le fils de Mzee Laurent-Désiré Kabila pour le traitement infligé à leur géniteur.

Dans le Katanga, Joseph Kabila a eu des problèmes avec Jean-Claude Muyambo, Vano Kiboko et Huit Mulongo qu’il a fait emprisonner. D’ailleurs, ce dernier a eu à perdre sa femme pendant son incarcération. Mauvais souvenir difficile à effacer. Joseph Kabila a envoyé de force Moïse Katumbi à l’exil, à cause de ses ambitions présidentiables. Théodore Ngoyi, envoyé aussi en exil et qui est retourné par après, n’oubliera jamais le plasticage de sa résidence de Gombe par John Numbi.

S’il s’agit de régler cet ensemble des différends de tous contre Joseph Kabila, bravo et coup de chapeau à monseigneur Fulgence Muteba. Mais si c’est pour autre chose, il célèbre alors une messe noire pas digne d’un berger qu’il est.

  • Bendélé Ekweya té

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