L’ancien Conseiller spécial en matière de sécurité du président de la République Félix Tshisekedi a totalisé ce lundi 15 mai 2022, 100 jours de détention dont 60 à l’Agence nationale de renseignements (ANR) et 40 à la prison de Makala.
Si les motifs de son arrestation demeurent toujours aussi flous, le porte-parole du président de la République avait seulement fait part, dans un communiqué lu à la télévision nationale, d’accusations d’atteinte à la sureté de l’Etat. Selon le quotidien Africa Intelligence, le sort de Beya n’en finit pas d’interroger dans les chancelleries africaines et occidentales. « Tout comme d’autres diplomates occidentaux en poste à Kinshasa, Mike Hammer soupçonne un dossier monté de toutes pièces contre Beya, sur fond de rumeurs autour d’une guerre de palais impliquant le conseiller privé du président, Fortunat Biselele, alias Bifort », écrit Africa Intelligence.
Toujours selon ce quotidien, l’ambassadeur américain Mike Hammer n’a pas hésité ces dernières semaines à s’opposer violemment à Jean-Hervé Mbelu Biosha, l’AG de l’ANR à cause de cette arrestation dont les indices de culpabilité sont difficiles à démontrer et à asseoir. Autrement dit, Hammer reprocherait au nouveau patron du service d’intelligence congolais, la précipitation dans l’arrestation de François Beya sans avoir réuni les preuves d’accusation. Ce qui fait que le colportage et le montage effectués pour noyer celui qu’on appelle Fantômas, ne réussissent pas du tout.
En effet, Hammer n’est pas le seul à avoir indexé Fortunat Biselele comme le cerveau moteur de l’arrestation de François Beya. Même au Rwanda où il s’est tapé des relations dans la haute sphère grâce au RCD/Goma, Bifort n’est pas acclamé pour son acte de Judas Iscariote.
A ce jour, François Beya est à la disposition de l’auditeur général des FARDC, le lieutenant-général Lucien-René Likulia Bakumi qui l’a auditionné par trois fois depuis son transfèrement devant le haut parquet militaire le 4 avril dernier. Deux de ses coaccusés dans ce dossier, notamment son protocole et son beau-frère ont été libérés pour absence d’indices de culpabilité.
Pour sa part, le Collectif Free François Beya Kasonga, tout en dénonçant les irrégularités et les illégalités qui entourent l’affaire Beya, se fait fort d’interpeller le chef de l’Etat afin de mettre un terme à «l’injustice» subie par François Beya Kasonga, en actant sa libération dans les meilleurs délais, tout en plaidant également en faveur de ses collaborateurs incarcérés à la prison Ndolo, y compris la cessation des menaces et intimidations de la part des services de sécurité à l’endroit de ses enfants et proches, aujourd’hui contraints à la clandestinité.
En outre, le Collectif Free François Beya Kasonga qui a appris que l’instruction du dossier François Beya est bouclée, croit que le très correctement magistrat militaire Lucien-René Likulia Bakumi a pu dissocier les vraies de fausses pièces versées dans le dossier et fera parler le Droit pour confondre les pourfendeurs de Fantômas.