Ancien ministre de l’Environnement, actuellement député national et président national du parti « Alliance des écologistes congolais (AECO), l’ancien Parti écologiste congolais (PECO), Didace Pembe, a été invité à la Conférence sur climat face aux enjeux du développement économique et la concurrence des systèmes sociaux, organisée le 9 mai dernier à Bundestag à Berlin en Allemagne.
Non seulement qu’il était invité, l’honneur lui a été fait de prendre la parole devant la tribune et défendre les intérêts, non seulement de son pays la RDC, mais également du continent africain. D’emblée, il fait savoir à l’assistance que bon nombre d’africains vivent sous le seuil de pauvreté et que le changement climatique pourrait anéantir la plupart des progrès déjà réalisés en matière de développement. « Plus globalement, si rien n’est fait, il faut s’attendre à des pressions croissantes sur l’accès à la nourriture, l’affaiblissement des sols, l’augmentation des décès prématurés au fur et à mesure que le réchauffement climatique s’intensifiera », plaide-t-il.
Et de se révolter un peu : « …Non seulement l’Afrique doit faire face aux défis de son développement économique mais elle doit sans cesse s’adapter pour lutter contre les effets néfastes du changement climatique. Malheureusement, c’est à l’Afrique, qui n’est responsable qu’à minima des dérèglements climatiques, qu’il est demandé de payer le plus lourd tribut en hypothéquant son développement économique. Le constat est d’autant plus amer qu’aucune action de grande envergure n’a été prise au niveau international par les pays pollueurs qui tardent à mettre en vigueur les engagements qu’ils ont pris lors des conférences destinées à la question du changement climatique en général et à celle de la COP 21 en particulier ».
Voulant concilier le développement économique et la protection du climat et remarquant qu’il n’y a pas de compromis entre la croissance économique et l’action climatique, Didace Pembe estime qu’un développement économique résilient au climat devrait être une partie indispensable de toute stratégie de croissance inclusive.
« Pour ce faire, il est important que le développement économique favorise un système d’extraction, de production, de distribution, de consommation et d’élimination qui respecte les fondements biophysiques de la Nature. Ceci aura pour conséquence de renforcer l’intégrité écologique des processus biologiques et d’assurer la pérennité des ressources naturelles », a-t-il conseillé.
Pour lui, le besoin de répondre au changement climatique présente également une chance pour stimuler la transformation économique car, dit-il, un développement qui résiste au climat et qui stimule la croissance, comble le déficit énergétique et réduit la pauvreté.
« Le changement climatique souligne l’urgence d’adopter des politiques saines, génératrices de croissance indépendamment de la menace climatique. Les stratégies de croissance verte peuvent générer des politiques et des programmes qui atteignent ces objectifs simultanément. Elles accélèrent les investissements dans les technologies et les nouvelles industries propres tout en gérant les coûts et les risques pour les contribuables, les entreprises et les communautés », soutient le président du parti AECO en martelant que l’engagement commun pour un futur sobre en carbone représente une opportunité sans précédent pour l’Afrique.
Plaidoyer pour les énergies renouvelables
Dispose fait savoir à l’assistance de la conférence de Bundestag à Berlin que, non seulement l’Afrique dispose d’un gigantesque potentiel en énergies renouvelables, aussi que grâce à une vision juste et à des engagements politiques forts, elle peut contribuer à la révolution mondiale de l’énergie en passant directement aux technologies renouvelables et en améliorant les vies grâce à des énergies domestiques plus propres et plus sûres
Cependant, mentionne-t-il, qu’il est important de noter que le développement économique sur base des énergies renouvelables nécessite de gros investissements que la plupart des pays africains n’ont pas. « C’est ici l’occasion de rappeler l’impérieuse nécessité de rendre plus accessible les financements climatiques et d’améliorer leur flux en vue de les diriger vers les régions et les communautés les plus vulnérables d’Afrique. Aussi, les pays africains devront bénéficier d’un soutien en matière de comptabilisation du capital naturel et d’évaluation des services éco-systémiques », réclame Didace Pembe en rappelant que depuis la COP 21, c’est avec regret qu’il a avons constaté que les pays développés, mieux les pays pollueurs, qui auraient dû prendre à cœur le problème du réchauffement climatique, ont brillé par le non-respect de la volonté exprimée lors de la COP 21.
« Les 100 milliards de financement annuel promis à partir de 2020 par les pays du Nord aux pays du Sud pour les aider à lutter contre le changement climatique, non seulement n’ont toujours pas été récoltés, mais surtout, ce montant est très inférieur aux besoins réels », réclame davantage le président national de l’Alliance des écologistes congolais qui montre l’importance de rendre disponibles ces financements en vue de favoriser la mise en place des cercles vertueux dans les secteurs, notamment, de l’agriculture et du développement urbain.