Récurrence des embouteillages dans la ville de Kinshasa : Fatshi « aboie » sans mordre !

Est-il fâché, se lamente-t-il ou se plaint-il seulement, le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi,  au sujet des embouteillages devenus récurrents dans la ville de Kinshasa ? L’une ou l’autre assertion, peut-être les trois à la fois, chacun a sa réponse par rapport à son incapacité d’imposer l’exécution de ses recommandations.

Selon le compte-rendu du conseil des ministres du vendredi 06 mai dernier, fait par Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, « le président de la République a déploré l’inquiétant phénomène des embouteillages dans la ville de Kinshasa.  Il a rappelé avec insistance que lors de sa communication à la réunion du conseil des ministres du 14 janvier 2022, il avait indiqué les pistes de solution à cet épineux problème qui porte un coup à la qualité de vie des populations. Pour ce faire, il a demandé au premier ministre, de réunir à nouveau les membres du Gouvernement et les Services concernés afin que rapidement, la surveillance routière soit renforcée, et si besoin, que l’on recourt à la Police Militaire surtout pour les artères principales », peut-on lire dans ce compte-rendu.   

S’il est vrai que les embouteillages sont causés par l’état défectueux de certaines artères, obligeant souvent aux conducteurs des ralentissements et à chercher les trous moins profonds parce que difficile de les éviter, la plus grande cause de ces embouteillages est l’incivisme et l’indiscipline routiers qui n’épargnent personne : les autorités comme les citoyens lambda. En effet, si l’exigence du respect des normes de conduire étaient démises sur les artères comme en Occident, aucun conducteur à Kinshasa ne détiendrait un permis de conduire, surtout pas les chauffeurs de taxis et taxi-bus, au regard de la délinquance délibérément entretenue.  

S’agissant des autorités étatiques, partant des ministres, en passant par les membres du cabinet du président de la République jusqu’aux officiers supérieurs de la police et de l’armée,  malgré le rappel à l’ordre leur fait quant au respect du code de la route par le président Tshisekedi, cette recommandation n’a jamais été respectée. Circulant avec des véhicules aux plaques d’immatriculation bâchées, les ministres et autres autorités civiles, militaires et policières, sont les premiers à prendre des sens inverses, quelques fois à brûler le feu rouge, provoquant ainsi ces embouteillages, car  souvent les conducteurs de bus et taxi-bus leur emboîtant les pas, compliquent la situation. 

Les policiers de circulation routière instruits par le commissaire provincial Sylvano Kasongo pour faire respecter le code de la route à tout le monde sans exception, se sont butés à des brimades et intimidations et  sont partagés entre la volonté de bien faire leur travail et la crainte d’être maladroitement et injustement sanctionnés. Leur chef Sylvano Kasongo, tout général qu’il est, est souvent incapable de les protéger.  

Quant aux conducteurs de taxi-bus, taxis et moto-taxis, champions la majorité dans la mauvaise conduite, beaucoup d’observateurs estiment que rien que la chicotte comme du temps de Mzee Laurent-Désiré Kabila les corrigerait et les rendrait humains. Car, aucun usager de la route ne comprendrait pas leur tendance à créer deux, trois, quatre voire cinq bandes  jusqu’à envahir les bandes du sens contraire, à marcher sur des dalles des caniveaux, sans moindre gêne ! L’on se rappellera que c’est Mzee Laurent-Désiré Kabila qui mit fin, grâce à la chicotte, le phénomène « entrejambes » dans les taxi-bus et celui de « deux passagers devant » ont été bannis. La réédition de l’exploit ne serait pas une mauvaise expérience, n’en déplaise les organisations de défenseurs des droits de l’homme.  

Une expérience avec des PM peut être prometteuse…

La proposition du président Fatshi de recourir aux policiers militaires (PM) pour renforcer les policiers de circulation routière (PCR), peut s’avérer une piste de solution. Non sans raison, car en effet, à quelques places où ils sont intervenus pour réguler la circulation, le résultat a été satisfaisant.

Lorsqu’à un moment l’avenue Bokassa avait été transformée anarchiquement par les « wewa » et les chauffeurs de 207 en deux sens, les PM de l’aéroport de Ndolo avaient remis de l’ordre sur le tronçon compris entre les avenues Funa et Kabinda. Jusqu’à ce jour, l’ordre règne sur ce tronçon et le sens unique est respecté.

De même, au croisement des avenues Shaumba et Haut commandement où ils interviennent de temps en temps pour réguler la circulation, ni wewa ni 207, personne  ne désobéit à leurs mouvements et signes de régulation. Avec cette peur vis-à-vis des PM que des PCR, il est possible que la circulation se fluidifie et l’expérience est à essayer. Mais au-delà de la peur du militaire, il faudrait imposer aux Congolais en général mais surtout aux usagers de la route en particulier, la peur des fortes amendes dues aux contreventions routières comme on le voit sous d’autres cieux.

  • Bendélé Ekweya té

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