Suspension du curé de Saint François de Sales de Kintambo : Plaidoyer en faveur de l’abbé Aimé Lusambo !

La communauté chrétienne catholique de l’archidiocèse de Kinshasa a été informée, mercredi 20 avril 2022, via les réseaux sociaux, de la suspension de monsieur l’abbé Aimé Lusambo, curé de la paroisse Saint François de Sales de Kintambo, par le cardinal Fridolin Ambongo qui l’a mis à la disposition du vicariat judiciaire de l’archidiocèse. Cette sanction est la conséquence, visiblement d’une vidéo balancée sur ces mêmes réseaux sociaux où l’on voit le prêtre en train de faire un commentaire allant dans le sens de contredire l’avis de la Conférence Nationale Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), sur la laïcisation de prêtres qui seront reconnus coupables de paternité.

Dans cette vidéo, l’on voit et entend le curé suspendu, un peu entre les vins, pour ne pas dire ivre, demander à son interlocuteur invisible dans le champ de la caméra, de s’asseoir. « Ma tête ne fonctionne pas bien », dit-il, avant d’enchaîner : « Ils veulent m’enlever la soutane, pour que je reste nu ? Moi, prêtre, vous voulez me ravir la soutane ? Où allez-vous me mettre ? Si j’en ai quatre ou cinq (NDLR : enfants), qui va prendre leur charge ? Me donner l’argent, or il n’y a pas de décompte final, où dois-je aller. Toute ma jeunesse a été confiée au travail de Dieu, voulez-vous que j’aille créer une église à moi ou quoi ? Celui que je connais (NDLR : Là, il fait un geste à la tête montrant la calotte d’un évêque quelconque), il en a quatre (NDLR : enfants). Est-ce qu’on l’a enlevé ? Que nous fassions aussi rapport au Pape pour qu’il l’enlève ! Ma soutane à moi, celui qui va la toucher, je vais le brûler ».

À voir la promptitude par laquelle l’archidiocèse a agi pour suspendre le curé, une certaine opinion pense que le prêtre aurait été piégé par soit, ses confrères ou soit par certains laïcs politisés du fait de ses positions tranchées contre le pouvoir du Front Commun pour le Congo (FCC) après l’assassinat de l’aspirante Dechade Kapangala sur le parvis de cette église alors qu’il était curé et qu’il n’a jamais eu sa langue en poche au sommet du conflit entre l’église catholique et le pouvoir de Kabila. Ou alors par un aigri avec qui ils ont eu un passé commun lors de leur enfance.

Non sans raison, car en effet, dans la vidéo qui d’ailleurs ne fait pas scandale comme certaines personnes voudraient la présenter, l’on voit le curé Aimé Lusambo détendu, certes en train de prendre sa bière et répondant à son preneur d’images sur une question d’actualité au sein de l’église catholique de la RDC, qui plus est, sur la laïcisation des prêtres « pater familias ».

Alors que la cure avait organisé une journée porte ouverte après la messe pascale du samedi soir, le curé s’est retrouvé visiblement avec quelqu’un en qui il ne pouvait prêter des intentions malveillantes ! Comment quelqu’un de manière désintéressée peut-il poser à « son ami » une question aussi brûlante, et se mettre à l’enregistrer pour ensuite placer ces images sur les plateformes de réseaux sociaux s’il n’agissait pas par préméditation ?

Aussi, est-ce que l’abbé Aimé parlait-il de sa propre vie ? Hélas ! Non, il a tout simplement réagi comme un prêtre lambda et dans un cadre particulier ! C’est ainsi que les chrétiens de Saint François de Sales implorent l’indulgence de Monseigneur l’archevêque Fridolin Ambongo qui a de toute façon un dernier mot sur le vicariat judiciaire de l’archidiocèse auprès de qui le dossier disciplinaire du curé a été transmis.

Que les uns et les autres se souviennent que nos pères dans la foi allant d’Abraham aux apôtres en passant par les prophètes, ne sont que des hommes. Et de ce fait, un enfant de Dieu devra plutôt prier pour son frère, père et tout celui qu’il estime porter dans son cœur, plutôt que de l’exposer à l’opprobre. Dans Apocalypse 12 verset 10, il est écrit ce qui suit : « Et j’entendis dans le ciel une voix forte qui disait : Maintenant le salut est arrivé, et la puissance, et le règne de notre Dieu, et l’autorité de son Christ; car il a été précipité, l’accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit. » Dans la bible, il est démontré noir sur blanc que Satan ne vient que pour détruire. D’ailleurs le mot « diable » signifie en grec : celui qui calomnie, accuse à en croire Job 1 verset 6 ou encore Zacharie 3 verset 1. Aussi, tout lecteur de la Bible se souvient de l’histoire de Noé qui, après avoir fermenté le vin en a abusé. Mais ensuite, Dieu l’a justifié. Genèse 9, versets 18 à 27.

Si aujourd’hui l’église réagit négativement envers ceux qui ont accepté le sacerdoce suite aux accusations teintées en réalité de mépris contre la foi catholique, il est dangereux dans la mesure où certains individus de même acabit que celui qui a exposé l’abbé Aimé Lusambo, se donnent les ailes, pensant rendre service à l’église.

Dans cette affaire, il apparaît on ne peut plus clair que le curé de Saint François a été piégé par quelqu’un en qui il avait fait confiance, et que sa réaction filmée est une bonne blague pour amuser ses condisciples plutôt que de narguer ses supérieurs. Car pour tous ceux qui ont été soit au petit ou grand séminaire, savent que les blagues font partir de la vie de prêtres ou aspirants prêtres. Que les réseaux sociaux n’aient donc pas raison sur la raison.

  • Bendélé Ekweya té

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