Depuis le début des opérations militaires conjointes des FARDC et les troupes ougandaises dans l’Est de la RDC, le président rwandais Paul Kagame est plus qu’agité. Ces opérations qui ont réussi à mettre en mal les activités minières des groupes armés et leurs complices affairistes et révélé la présence des éléments de l’armée loyaliste rwandaise dans les rangs de forces négatives, ont eu un impact visiblement négatif sur l’économie du Rwanda, perturbant ainsi l’élan de développement que prenait le pays de mille collines.
L’agitation du président rwandais se manifeste dans les actions qu’il entreprend depuis ce changement de donne à l’Est de la RDC, notamment dans les démarches qu’il entreprend d’obtenir auprès de l’ONU que les contingents rwandais soient déployés dans différentes missions de maintien de paix dans le monde, question pour lui de laisser la charge de ses militaires à l’ONU, puisqu’ayant lui-même de difficultés à assurer leurs soldes d’une manière ponctuelle, son économie étant en mal.
Ensuite, son agitation se constate dans son mouvement sur les traces du Président rd congolais, Félix Antoine Tshisekedi, dans le but, apprend-on, de dissuader les interlocuteurs de ce dernier à coopérer avec la RDC. C’est la raison pour laquelle il aurait suivi le président turc, Recep Tayyip Erdogan, au Sénégal, après l’entretien que celui-ci venait d’avoir avec son homologue congolais dans le cadre d’une coopération bilatérale. Il aurait dit au président turc que la RDC ne ferait pas un partenaire crédible à cause de la mauvaise gouvernance ; comme si chez lui il ferait l’unanimité dans sa gestion de la chose publique.
Enfin, après avoir été recadré par le présent Tshisekedi, qui a rétorqué à sa fausse assertion selon laquelle la paix à l’Est de la République démocratique du Congo inclut la prise en compte des revendications du M23, recadrage qui a consisté à lui demander de prendre aussi en compte les revendications des FDLR, l’homme semble passer à la vitesse supérieure. En effet, son séjour au Congo de Sassou Ngwesso entre dans la ligne droite de cette agitation. La mission confiée au M23 par son régime, étant loin de porter ses fruits avec la détermination du régime Tshisekedi d’en découdre avec les forces du mal dans la partie Est du pays, Kagame contourne la RDC et fait une »visite amicale » très loin du Rwanda, à l’ouest de la RDC, chez les voisins congolais qu’il a qualifiés de »frères » ! Jean de Lafontaine aurait bien vu maître renard faisant des éloges à maître corbeau pour lui piquer son morceau de fromage…
Sa mission qui a consisté à signer les accords avec son homologue de Congo Brazzaville est une intimidation à l’égard du régime de Kinshasa. L’homme aurait plaidé pour que les 8460 réfugiés rwandais de Brazzaville (ils ont perdu ce statut depuis décembre 2017) obtiennent la nationalité congolaise ; une nationalité que le représentant de la communauté rwandaise à Brazzaville, Éloïse Balingana, réclame tambour battant sur les antennes de RFI.
On apprend en dernière minute que le président rwandais achèterait des fermes au Congo Brazzaville. Lui qui a toujours clamé que le Rwanda fera la guerre à l’intérieur du pays à partir duquel sa sécurité sera mise en mal, n’est-il pas en train de se rapprocher de la côte ouest de la RDC pour l’infiltrer à partir de Congo Brazzaville ? Surtout que tout semble annoncer que le président Sassou quittera les affaires très prochainement pour des raisons de santé. Ne serait-il pas venu flirter avec le parlement congolais auprès duquel il a prononcé son discours d’amitié, et du fils Sassou Christel pressenti successeur de son père ?
Les services de renseignements rd congolais doivent braquer des caméras et des jumelles pour localiser ces fermes sollicitées en achat par le président rwandais. Ils connaissent bien le rôle que les espaces agropastoraux jouent dans l’hébergement des combattants.
Pour sa part, le président Félix Tshisekedi doit user de sa diplomatie pour empêcher l’octroi de la nationalité congolaise aux ressortissants rwandais de Brazzaville ; il en va de la sécurité de la RDC. Car l’accord conclu par le Rwanda avec le Royaume-Uni d’accueillir les réfugiés sur le sol rwandais est un arbre qui cache la forêt.