Coup de gueule de Mme Dominique Mulongo : Clément Kanku interpelle les Kasaïens et donne les pistes de solutions !

Les propos de la députée nationale d’Ensemble pour la République, parti de Moïse Katumbi, tenus dans une émission tournée avec la journaliste Paulette Kimuntu et jugés tribalistes et haineux contre le peuple Kasaïen, lesquels ont frustrés beaucoup de ressortissants de l’espace Grand Kasaï, n’ont pas échappé au commentaire de l’ancien vice-gouverneur du Kasaï occidental dans son ancienne configuration et ancien député national élu de Dibaya, Clément Kanku.

Autant frustré comme ses frères Kasaïen, le président national du Mouvement du Renouveau (MR) estime cependant que le coup de gueule de la fille à Munongo, est une interpellation bien qu’une vérité crue crachée avec mépris. Comme pour emprunter l’adage luba qui dit : « Kuambilangana mutudi ki mbukanda kufua nansha », ou encore : « Buikala buamba nansha bufue bantu ». Entendez : « Nous dire la vérité n’est pas casser nos relations ou notre parenté » ou encore « Que ça soit dénoncé même si il y a mort d’hommes ».

Clément Kanku pense qu’il n’est pas tard pour les Kasaïens, notamment les décideurs dans la sphère politique de faire mieux pour rendre aussi chez eux agréable et arrêter l’exode de leurs frères et sœurs vers le Katanga qui n’est pas du tout un paradis. « Kuetu kundela nansha bakuamba nzala… », c’est un autre adage qui, peut dans la logique de Clément Kanku interpeller tous ces Kasaïens qui investissent ailleurs. Ci- dessous sa réflexion que Scooprdc.net reproduit intégralement :

Après avoir suivi avec beaucoup de regret les propos désobligeants d’une députée nationale à l’endroit des Kasaïens, nous pensons qu’au-delà de cette controverse, nous devons prendre le temps de réfléchir sur les causes de cette tragédie.

Avant toute chose, nous voulons rappeler à la mémoire collective que de la même manière que le cuivre du Katanga contribue sensiblement au revenu de l’État, le Congo/Zaïre à une certaine époque n’a pas hésité à recourir aux ressources de la Miba pour soutenir d’autres compagnies minières de l’État dans d’autres provinces. Autant  M’zee Kabila et son AFDL s’étaient servis de toute la réserve de diamants de la Miba en guise d’effort de guerre jusqu’à sa faillite, autant les diamants de joaillerie de Tshikapa ont aussi contribué à renflouer les caisses de l’État à une certaine époque, de même que l’or de Kilo-Moto dans l’ancienne Province Orientale, sans oublier le port de Matadi dans le Kongo central qui joue un rôle crucial dans l’économie de notre pays, mais également le barrage d’Inga toujours au Kongo central qui a rendu et continue à rendre d’innombrables services aux mines du Katanga et à l’ensemble du territoire national. Les exemples de la complémentarité sont légions. Ce qui démontre que chaque province a des atouts qui ont servi ou continuent à servir la cause nationale.

Néanmoins, ce bref rappel ne justifie en rien ce que nous vivons aujourd’hui au Kasaï d’autant plus que les Kasaïens occupent aujourd’hui les postes les plus stratégiques du sommet à la base. Nous estimons qu’il est venu le temps de se poser ces quelques questions essentielles pour s’attaquer aux causes afin de permettre à cette population de trouver une bonne raison de ne pas aller chercher une meilleure vie ailleurs.
Il est temps que chacun de nous se sente interpellé par l’absence d’engouement des uns et des autres à développer leurs provinces d’origine, à construire chez eux quand bien même on en revendique le leadership.

C’est pourquoi, nous proposons ces quelques pistes de solution que nous avons déjà suggérées dans d’autres tribunes pour commencer à répondre à une partie des problèmes qui minent le Grand Kasaï:

– la relance effective de la Miba ;
– l’achèvement du barrage Katende ;
– le désenclavement du grand Kasaï par la construction de la route Kalamba Mbuji ;
– la relance de l’agriculture à l’instar du projet Kanyama Kasese ;
– l’amélioration du système sanitaire (construction des hôpitaux et centres de santé) ;
– l’amélioration de l’enseignement par la construction des écoles à tous les niveaux ;
– l’encadrement et la réinsertion des jeunes ;
– l’incitation à développer des activités économiques par plusieurs mesures incitatives.
La liste n’est pas exhaustive.

Il est évident que ces recommandations sont aussi valables pour d’autres provinces soumises aux mêmes difficultés, suivant leurs spécificités, après des dizaines d’années de gestion calamiteuse par différents régimes alors que les richesses que Dieu a doté à notre pays pouvaient avec un minimum de sérieux et de bonne foi des dirigeants, répondre aux attentes de la population.
Le Congo a besoin de l’unité et de la cohésion nationale pour atteindre ses objectifs de développement et dans ce cas précis, nous exhortons les uns et les autres à la retenue en évitant des propos qui incitent à la haine tribale en plus de l’organisation d’une grande conférence pour paix et la réconciliation entre ces deux communautés sous l’égide des plus hautes autorités politiques et religieuses du pays afin de prévenir toute forme de dérapage et cimenter notre vivre ensemble.
Les événements malheureux du passé devraient nous enseigner.

CK

  • Bendélé Ekweya té

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