Le climat est malsain entre l’Autorité de régulation de la poste et desvtélécommunications du Congo (ARPTC) et les opérateurs de télécommunications dans leur ensemble. Si ces derniers ne réservent de donner ouvertement un coup de gueule, ils le font par l’entremise de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), leur syndicat.
La pomme de discorde, Scooprdc.net l’avait déjà écrit : la nouvelle formule de RAM, pire que l’ancienne que le Régulateur veut mettre sur le dos des opérateurs de télécoms, voulant passer ainsi ses recettes de 4 millions USD à 15 millions (lire les articles de Scooprdc.net : RAM nouvelle formule : Katende et l’ARPTC préparent un coup contre les Congolais ; Taxe RAM nouvelle formule : L’ARPTC passe le rançonnement mensuel de 4 millions à 15,6 millions USD ; Taxe sur les télécoms en RDC : On va de mal en pis !). Pilule amère difficile à avaler par les sociétés du secteur.
Christian Katende réduit dans ses petits souliers par Kimona Bononge
Dans une correspondance adressée à tous les opérateurs, le président du Collège de l’ARPTC, Christian Katende, leur interdit de retirer les forfaits populaires qui sont problématiques. Son interdiction est assortie des menaces comme l’on peut le lire : « Il fut porté à notre connaissance que vous envisageriez de retirer certains forfaits du marché à la suite de l’entrée en vigueur prochaine des nouveaux postes de rémunération de l’ARPTC qui viendrait mettre à mal la rentabilité de ces forfaits. Nous souhaiterions par la présente vous rappeler que toute modification de vos tarifs, en ce compris le retrait de vos forfaits, requiert l’accord préalable de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications. Nous n’accepterons aucun retrait de forfait, pour quelque raison (financière) que ce soit. Seul le remplacement de forfait par un forfait au tarif équilibré et respectant les intérêts du consommateur sera toléré, sous réserve d’une analyse et d’un avis positif préalable de l’ARPTC. En cas de tentative de retrait de forfait, nous inviterons Son excellence monsieur le ministre des PT&NTIC, qui nous lit en copie, à suspendre votre licence avec effet immédiat ».
Face à cette lettre « intimidante », l’administrateur-délégué de la FEC, Kimona Bononge, n’a pas du tout porté des gants vis-à-vis de Christian Katende. Dans sa lettre de 4 pages du 1er avril dernier, c’est tout un cours et une leçon magistrale sur les télécoms que ce haut cadre du syndicat patronal administre au président du Collège de l’ARPTC qu’il accuse de violer les lois et textes régissant le secteur. Et au finish, il l’invite à l’observation des prescrits de la nouvelle législation relative aux télécommunications et aux technologies de l’information et de la communication.
Concernant les nouvelles taxes proposées sur les SMS, les minutes et l’Internet (les données), l’étude faite par Research ICT Solutions (RIS) en mars dernier, démontre qu’elles limiteront la liberté commerciale des opérateurs de téléphonie mobile et les obligeront par conséquent à retirer les forfaits dans les SMS, la voix, les données et aussi les forfaits mixtes parce que les prix ne pourront pas être augmentés. L’effet net de ces taxes sera une augmentation indirecte des prix par le retrait des offres groupées. Cela frappera le plus durement les utilisateurs à faibles revenus (les pauvres).
« La taxe sur les forfaits vocaux de 0,0075 USD par minute réduira les marges des opérateurs de 11% à 36%. Cela signifie que certains forfaits vocaux devront être retirés car ils ne sont plus rentables. La taxe sur les forfaits SMS de 0,003 USD par SMS signifie que le droit d’accise est supérieur au prix de détail de la plupart des forfaits SMS, ce qui signifie également que la plupart des forfaits SMS doivent être retirés. La nouvelle taxe de 0,00005 USD par Mo signifie 0,3% à 10% de revenus en moins provenant des forfaits de données », expliquent Dr Christoph Stork et Steve Esselaar, deux experts de RIS dans leur étude intitulée « R.D. CONGO : TAXES SPÉCIFIQUES AU SECTEUR DES PTNTIC VS CROISSANCE ÉCONOMIQUE », avant de préciser et expliciter : « L’impact des taxes proposées pour les forfaits mixtes représente entre 12% et 122% du prix de détail actuel, ce qui signifie que beaucoup devront être retirés. Une taxe par Mo signifierait également que les services détaxés ne peuvent plus être offerts, un autre coup dur pour les internautes moins aisés ».