Le numéro du Journal officiel du 24 mars 2022 a mis fin au suspens sur la nouvelle taxe « RAM nouvelle formule » en publiant le Décret n°22/11 du 09 mars 2022, fixant les modalités de calcul et les taux des revenus des prestations de l’Autorité de régulation du secteur des télécommunications.
Pendant que les utilisateurs des services des télécommunications se bercent d’illusions pensant qu’ils se verront rembourser leurs crédits tronçonnés par l’ARPTC, c’est plutôt l’enfer qui les attend, comparativement à ce qu’ils ont subi durant la récente et douloureuse période de la taxe RAM.
Les plaies causées par le RAM sont encore béantes mais point de répit pour eux. Ce qu’il se trame a tout l’air d’une offensive pour achever leur porte-monnaie déjà saucissonné. Mais pourquoi remplacer le RAM par une version plus subtile et cruelle pour la population ? Difficile d’entrer dans la tête des metteurs en scène de cette pièce.
Cependant, cette nouvelle formule de la taxe RAM est une souricière. Si auparavant l’infortuné consommateur pouvait acheter directement ses forfaits sans qu’il soit « Ramé », il n’a plus aucune échappatoire. La mise à jour du RAM s’attaque à tout : crédit et forfait, même au moindre texto qui ne coûte même pas le quart d’un dollar.
Mais quelle mauvaise foi ? Dire publiquement que le nébuleux service RAM devient gratuit et par la suite fomenter en douce une autre forme de taxation qui ponctionne encore plus, où est donc le service rendu à la population ?
A en croire certaines estimations, cette formule améliorée du RAM, en ponctionnant 0.0075 dollar sur chaque minute d’appel, 0.003 dollar sur chaque texto et 0.00005 dollar sur chaque mégabit, l’ARPTC augmente ce qu’elle appelle ses « revenus » de 4 millions de dollars par mois (RAM ancienne formule) à 15 millions de dollars le mois avec le nouveau deal.
Sans aller dans des considérations mathématiques complexes, l’on comprend qu’il y a une augmentation de recettes à l’ordre de 400%, bien que plus en réalité. Ce qui induit que les consommateurs seront « Ramés » encore plus qu’avant. Au lieu de s’arrêter tel que souhaité par la population congolaise et décidé par les élus du peuple, le « vol » continue et prend du volume.
Si payer 1 dollar pour le détenteur d’un téléphone 2G, peut-être maintenu en fonctionnement par un sparadrap, pourra-t-il payer 400% en plus ? La réponse est tellement limpide même pour le dernier de la classe que ce n’est pas la peine de le dire. Les députés nationaux, vous avez encore du pain sur la planche : Que Augustin Kibassa vienne vous expliquer ce « RAM nouvelle formule », plus tueur que le premier !