Kakato geri de l’Assemblée nationale sur la tête du ministre de l’Economie : l’USN fait la différence d’avec le FCC !

Ceux qui pratiquent les arts martiaux, principalement le Karate, savent ce qu’on appelle « Kakato geri ». C’est un coup fatal que lorsqu’il est administré surtout sur le crâne de l’adversaire, il l’évanouit et le met K.O. En catch, on appellerait cela « prise de finition » tandis qu’en boxe « uppercut ». Et sans commentaire démesuré, c’est le coup que les députés viennent d’administrer au ministre de l’Economie nationale qu’ils ont déchu expéditivement, ce mercredi 30 mars 2022.

En effet, parmi les griefs portés contre Jean-Marie Kalumba qui ont occasionné sa chute, il y a la violation du code de bonne conduite de l’argent public de l’État pour avoir donné de l’argent à des enfants mineurs ; l’importation des poissons chinchards de la Namibie en lieu et place de l’acquisition des bateaux de pêche et l’appui aux pêcheurs locaux ; la hausse récente des prix des produits de première nécessité sur le marché congolais ; le non-respect des tarifs officiels par les opérateurs du secteur du transport aérien et les pénuries d’essence dans certaines stations de la capitale et les prix relativement élevés des carburants à l’intérieur du pays.  

Une première dans l’histoire du pays !

Si le ministre de PT-NTIC, Augustin Kibasa Maliba, accusé de « voler toute la République avec la taxe RAM » avait échappé à la sanction des députés, évidemment protégé par le Bureau de l’Assemblée nationale, Jean-Marie Kalumba n’a pas résisté à la motion de défiance initiée à son encontre, malgré le poids de son regroupement politique AFDC-A au sein de la Chambre basse du parlement. Il est tombé après adoption de cette motion. 277 députés sur les 408 présents ont été favorables à sa déchéance, 199 ont voté contre et 12 se sont abstenus. Donc, c’est la fin de l’aventure, au sein du gouvernement Sama Lukonde, pour le ministre de l’Economie Jean-Marie Kalumba.

Il faut dire que la sanction contre ce « warrior » de Sama Lukonde est  historique. Du temps de Joseph Kabila, les députés n’étaient jamais parvenus à faire tomber un ministre. De Gizenga, en passant par Matata, Badibanga, Tshibala pour finir par Ilunkamba, les députés de l’Alliance de la majorité présidentielle (AMP) devenue Majorité présidentielle (MP) pour être enfin Front commun pour le Congo (FCC), avaient la culture de protéger les membres du Gouvernement fautifs, sur mot d’ordre leur donné et au nom de la « cohésion » de la majorité. C’est qui a été à la base de l’inefficacité du contrôle des parlementaires sur les membres du Gouvernement.

Dans son récent ouvrage « « LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO SOUS JOSEPH KABILA, devoir de mémoire », le professeur Néhémie Mwilanya, ancien directeur de cabinet de Joseph Kabila et ancien coordonnateur du FCC, a reconnu comme faiblesse du régime Kabila : l’absence des sanctions après les contrôles parlementaires à l’encontre des membres du gouvernement concernés et autres mandataires impliqués dans la mauvaise gestion des affaires de la République ; le laissez-aller et le laissez-faire, bref l’impunité.

Sur ce, en opposant républicain actuellement, Néhémie Mwilanya a exhorté le nouveau régime face à ce qui a été les faiblesses du régime Kabila notamment le contrôle sans sanctions et la mainmise de l’institution président de la République sur le fonctionnement du Parlement, à impulser une amélioration notable sur cet axe de gouvernance d’un Etat républicain. Est-il écouté ?

Même si l’affirmer est hasardeux, toujours est-il que contrairement aux députés FCC, ceux de l’USN ont fait la différence.  Ils ont démontré à la face du monde qu’ils ne sont pas des moutons de panurge. Et ce « kakato geri » sur la tête de Jean-Marie Kalumba est une mise en garde contre tous les ministres et une invitation à la bonne gouvernance.

  • Bendélé Ekweya té

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