Bassesse, manque de charisme et de maturité, amateurisme, réflexe émotif indigne d’un membre du gouvernement…autant de réactions dans l’opinion à la suite du comportement affiché par le Vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, au sortir de la cérémonie d’ouverture de l’atelier de sensibilisation, d’information et d’appropriation du programme de développement des 145 territoires au Palais du peuple entre le Président de la République et les députés provinciaux des 26 provinces du pays.
En effet, pris à partie par les élus provinciaux qui ont dénoncé, à travers une motion lue à l’attention du président de la République, ce qu’ils considèrent comme le sabotage des initiatives des assemblées provinciales par son ministère, Daniel Aselo a pété les plombs, mieux a perdu son flegme.
Devant des caméras et micros de plusieurs journalistes, très en colère, Daniel Aselo a tenu un discours que d’aucuns qualifient propre aux hommes de la rue. Visiblement, le VPM de l’Intérieur a manqué de maîtrise et a laissé son impulsivité tetela de la forêt guider sa réflexion. Ainsi, à l’image d’un buveur dans un bar d’un quartier chaud de Kinshasa, le patron de la territoriale s’en est pris aux groupes de gens qui selon lui, voudraient prendre en otage les provinces.
Prétendant être déterminé à démanteler ce prétendu réseau de corruption et de détournement dans les provinces, il a copieusement insulté les députés provinciaux. Il a notamment soutenu qu’ils n’arrivent pas à comprendre la chose politique qui est en train de se passer.
« Je peux vous donner une illustration parce que je sais qu’il y a ceux qui sont instrumentalisés par leurs collègues. Je ne peux pas m’empêcher de parler de moi-même, de ma province du Sankuru. Ça fait trois ans que Félix Tshisekedi est président de la République, cette province n’a jamais eu un gouvernement provincial. C’est à cause de ces députés provinciaux qui ne cherchent que l’argent. Suite aux instructions leur données par les députés nationaux et sénateurs, ils ont mis cette province de Sankuru dans la situation où elle se trouve », a crié Daniel Aselo.
Entre temps, l’Assemblée provinciale du Sankuru accuse le VPM de l’intérieur et sécurité d’avoir donné une injonction à la Rawbank pour geler ses fonds. C’est ce que le président de l’organe délibérant du Sankuru, Benoît Olamba, a fait savoir au premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde dans une récente correspondance.
Toujours dans ses vociférations et gesticulations, avant de quitter les caméras et micros des journalistes, le natif de Lodja crache : « Vous n’avez jamais crié corruption contre Aselo ; est-ce que vous avez déjà crié corruption contre Aselo ? Sinon je me serai déjà fait millionnaire à cause de deux provinces d’ici. Je me serai déjà fait millionnaire. Pour être corrompu, je ne l’ai jamais été, je l’ai jamais été, je l’ai jamais été. Pourquoi vous parlez de moi ? Pourquoi ? Parce que je dois vous laisser déstabiliser les exécutifs provinciaux ! Ça ne se fera pas ».
Face à cette « sainte colère » de Daniel Aselo, même s’il avait complètement raison, beaucoup d’observateurs politiques estiment qu’un homme d’Etat n’agit pas de la sorte, surtout pour un VPM, ce comportement est indigne. Un homme d’Etat doit avoir des nerfs solides, très solides même qui lui permettent d’éviter des réactions épidermiques.