L’affaire a allumé la toile depuis quelques jours : du faux riz sur le marché à Kinshasa. Deux vidéos d’amateurs circulent et en font état. Dans la première, il est montré la chaîne de production de ce faux riz depuis la transformation des sachets plastiques jusqu’au produit final, le » riz » blanc.
Tout porte à croire, à considérer les modules de cette petite usine, qu’il s’agissait initialement d’une usine de fabrication des pâtes alimentaires (spaghetti), mais que les malfrats utilisent pour transformer du plastique en fines baguettes de la taille de spaghetti, lesquelles baguettes sont ensuite sectionnées, produisant des grains de »riz » ; ces grains sont ensuite parfumés à l’arôme au goût du vrai riz avant d’être emballés dans des sacs bien décorés et injectés sur le marché. Le format très miniaturisé de cette usine lui confère la capacité d’être installée dans une pièce de la dimension d’une chambre à coucher.
La seconde vidéo offre la scène d’une mère qui se plaint d’être victime de ce faux riz. S’étant procurée un sac dans un supermarché, selon ses dires, et après avoir offert un repas à ses enfants qui n’avaient pas pu terminer leur ration du jour, elle a voulu s’en servir. C’est alors qu’elle se rendra compte que ce »riz » ressemblait à de la gomme. Elle raconte sa mésaventure en pleurant.
La question fondamentale que l’opinion se pose est celle de savoir si réellement le marché congolais est contrôlé. Car il faudra expliquer la provenance de ce faux riz. S’il vient de l’extérieur, comment les services compétents ne l’ont-ils pas identifié ? S’il est produit sur place, de quelle manière est-il injecté sur le marché ?
L’OCC et le ministère du Commerce extérieur sont ici interpellés. Ils devraient initier un contrôle des stocks dans les divers marchés de la capitale en vue de déceler le plus vite possible ce faux riz afin de le mettre hors circuit commercial, et déférer ses fabricants devant les instances judiciaires. Car la santé n’a pas de prix. On ignore les effets qui découlent de l’ingestion des plastiques dans l’organisme, étant donné que les plastiques n’est pas digestible.
Si le citoyen congolais doit ainsi être exposé, comment pourrait-il faire confiance aux services qui sont censés contrôler le marché et les produits alimentaires ? Il est temps d’agir, avant que la population kinoise ne se prenne en charge en ratissant elle-même les marchés pour dénicher ce faux riz, avec tous les risques que comporterait une telle démarche. A bon entendeur …