Par S.T (correspondance particulière).
La province du Kasaï oriental, mieux la ville de Mbuji-Mayi son chef-lieu, est d’une manière ironique appelée « capitale mondiale du diamant industriel ». Une province à sous-sol très riche mais dont la population est plus pauvre et meurt pour être enterrée dans les gisements.
Cette situation qui perdure n’inquiète aucun décideur Est-kasaien car appartenant à la classe des nobles. Même les députés qui sont censés parler pour et au nom de la population, une fois dans la mandature, oublient vite cette misère et changent directement leurs casquettes de « patriote » en « ventriotes ».
Il y a des gens qui sont plus que déterminés à faire disparaitre la province du Kasaï oriental de la carte de la RDC, en se démenant comme un petit Jésus dans le camp du diable même à faire coûter leur vie pour atteindre cet objectif. Même l’enfer est pavé des bonnes intentions.
Nous voulons dire par là que les bonnes intentions de Félix-Antoine Tshisekedi résumées en « Le peuple d’abord » ne suffisent pas si elles ne sont pas matérialisées ou aboutissent à des résultats satisfaisants. Dans sa province d’origine, ceux qui sont en train de contrecarrer ses bonnes intentions sont connus. Ce sont les mêmes qui sont à la base de l’exode du peuple Est-kasaien. Et d’aucuns n’ignorent l’élément causal du déplacement des Est-kasaiens vers d’autres provinces si ce ne sont que le chômage et la misère noire.
Ces gens de l’ancien régime qui ont réussi à mettre la géante minière de Bakwanga à genou sachant bien que c’était le poumon économique de la province, ont changé aujourd’hui des stratégies afin d’arriver à la disparition totale du Kasaï Oriental du chéquier national. La faiblesse de la Miba pour rappel, a ouvert les chemins du Katanga et de Kinshasa ; un exode qui a pesé sur la représentativité législative, non seulement de la ville de Mbuji-Mayi, mais aussi de la province d’une manière générale.
Non sans raison, le Kasai Oriental est parti de 11 députés nationaux en 2006 et 2011 à 8 députés en 2018 avec risque d’aller à 2 ou 3 aux prochaines élections si les nouvelles stratégies mises en place réussissaient. Cette faillite de la Miba, disons-le, a impacté sur la SOGAKOR, la Biopharco et la FOMI qui étaient Ses filiales. Structures obligées d’envoyer leurs travailleurs en congé technique. D’où l’augmentation du chômage et l’abandon massif de la province.
Cette province n’est pas détruite par ceux qui font du mal, mais plutôt par ceux qui regardent le mal se faire et ne réagissent pas. Les partisans de l’UDPS, parti au pouvoir depuis trois ans, restent dans le profond sommeil et ne voient pas que les cadres du PPRD devenus par apparence membres de l’Union sacrée de la nation, ne sont que des lions blessés en mission de déstabiliser et d’éparpiller cette Union sacrée. Ils le regardent continuer à profiter de leur stratégie.
Que l’UDPS comprenne aujourd’hui que le plus rapide peut perdre la course, le plus sage peut commettre des erreurs et le plus fort peut perdre la bataille. Comme la faillite de la Miba et l’exode ne suffisent pas, une autre stratégie d’augmenter le nombre des chômeurs au Kasaï oriental est en chantier, celle de faire taire définitivement les maisons de radio et télévision. Une campagne de faire disparaître toutes les maisons de presse est orchestrée par le chef de division provinciale de communication et médias et le directeur de la DGRAD se basant sur un arrêté interministériel suicidaire et incendiaire N 002/CAB/MF MIN/M-CM/2019 du 14 novembre 2019 portant fixation des taux des droits, taxes et redevances à percevoir à l’initiative du ministère de la communication et médias jamais appliqué sur toute l’étendue de la RDC. Cet arrêté fixe les droits sur la déclaration préalable de 7000 à 15000 dollars par exercice de 5 ans, comme si une entreprise est implantée après chaque cinq ans.
Ledit arrêté n’avait pour but que d’empêcher l’UDPS à faire entendre davantage sa voix et vulgariser son idéologie à travers la province. Cette façon de faire n’est qu’à obliger le personnel œuvrant dans différentes maisons de presse à rejoindre celui de la Brasimba devenu chômeurs. Est-ce de cette façon qu’il faut encourager les investissements locaux.
Chers partisans du parti au pouvoir, la RDC y compris le Kasaï oriental appartiennent à tous les Congolais et non à un groupe d’individus. Laisser ainsi ces lions blessés du PPRD roder autour de l’Union sacrée, c’est préparer la chute et la disparition du Kasaï oriental comme ils l’ont réussi avec la Miba, la Biopharco, la Fomi, la Brasimba, la Sogakor et aujourd’hui, ils sont dans les organes de presse.
On a trois ou quatre fois dans la vie, l’occasion d’être héroïque, mais tous les jours de ne pas être lâche. La seule raison d’un obstacle est d’être surmontée. La seule chose que l’on a à craindre c’est la crainte elle-même, car la démocratie selon le savoir-faire de Félix Antoine Tshisekedi, c’est édifier une société dans laquelle tous les membres jouissent de mêmes droits et des mêmes possibilités, où tous peuvent vivre en paix avec leurs voisins sans subir ni imposer l’injustice, sans être exploité ni exploiter autrui. C’est assurer au plus faible les mêmes opportunités que les plus forts, mais aussi enterrer définitivement le pays où les petits voleurs étaient pendus alors que devant le grand voleur, on enlevait le chapeau.
Les vrais politiciens Est-kasaiens doivent ouvrir l’œil et le bon car à l’allure où vont les choses, les sièges à la députation seront encore réduits à cause de l’exode provoqué sciemment par ceux qui ont mission de détruire complètement la province.