Kinshasa : Kinsuka toujours et encore sans courant électrique viable !

Telle une population qui vit à la campagne, les habitants de Kinsuka, partant du camp Mimosa jusqu’à Mbudi, passent la plus claire de leurs heures de la journée sans courant électrique. Ce, malgré une sous-station qui alimentait anciennement les usines de CPA et MAZAL, aujourd’hui disparues.

Cette triste réalité vécue par cette catégorie des Kinois, qui ne sont d’ailleurs pas les seuls à traverser ce calvaire, amoindrit les efforts du président de la République Félix Tshisekedi qui s’investit pour que le social du Congolais s’améliore. Entre la Société nationale d’électricité (SNEL) et les Kinois, apparemment le courant ne passe pas.

Il est tout de même admissible de constater qu’un quartier comme Kinsuka qui ne compte aucune industrie, ni usine, puisse autant souffrir de manque de courant électrique ! Les foyers à Kinsuka ne bénéficient de l’électricité que de 23 heures à 6 heures du matin soit, pendant les 8 heures de sommeil. Et la question posée vite à la SNEL est de savoir si un être humain qui dort, a-t-il besoin de s’éclairer ? Que fera-t-il du courant pendant ces heures-là si ce n’est que faire fonctionner un peu le congélateur pour ceux qui en ont ? Pourquoi ne pas fournir ce courant-là qui semble être stable entre 23 heures et 6 heures du matin, pendant la journée lorsque les familles doivent faire à manger, laver les linges, repasser leurs vêtements, etc. ?

Curieusement, à la fin de chaque mois comme ce 28 février, les agents passeront d’ici le 5 mars prochain pour déposer les factures de consommation d’électricité que les gens n’ont même pas utilisé parce qu’ils dormaient entre 23 heures et 6 heures du matin lorsque cette énergie leur est fournie.

Jusqu’à quand doit-on maintenir la SNEL dans cet état défaillant ? En économie, une société non compétitive, requiert des réformes, à défaut, la liquider et céder ses actifs à une autre société viable. La SNEL, selon les études des experts, mérite d’être scindée en trois services fournis par trois opérateurs distincts : la production au barrage Inga laissée à la SNEL ; le transport du courant et la gestion des stations et sous-stations ainsi que le câblage des réseaux doivent être la tâche d’une autre société ; la commercialisation auprès de la population sous forme de crédit prépayé devra être confiée à une troisième société. Cette synergie managériale donnera sans doute des bons résultats surtout que chaque société, sur base d’une clé de répartition équitable, va se retrouver.

Sans cette formule ou reforme, la SNEL dans son format actuel et face à l’incivisme des consommateurs qui laissent les ampoules allumées toute la journée, ne s’en sortira point. Sa situation va par contre s’empirer. Que les décideurs réfléchissent et agissent vite car la thérapeutique pour soigner cette société moribonde n’est pas magique.  

  • Bendélé Ekweya té

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