Premier secrétaire de rédaction et premier rédacteur en chef noir, mieux congolais de Radio Okapi, Léonard Mulamba Kalala, ancien journaliste de l’OZRT, actuelle RTNC, et encien rédacteur en chef du quotidien Le Potentiel, est le témoin vivant de la création de Radio Okapi, née du partenariat entre la Fondation Hirondelle et la Mission des Nations unies au Congo, MONUC à l’époque et aujourd’hui MONUSCO.
Ce 25 février 2022, cette radio de la fréquence de la paix d’où est passé aussi plus de 13 ans le directeur général de Scooprdc.net, Innocent Olenga, a totalisé 20 ans d’existence sans interruption. Radio Okapi a été une école professionnellement journalistique pour beaucoup de Congolais qui y ont presté. Si Léonard Mulamba n’a cité dans son témoignage que ceux qui nous quittés sur la terre, beaucoup d’autres noms comme Rama Mbaya, Céleste Ipoli, Mireille Bukasa, Jacques Matand, Mimie Engumba, Rebecca Ebale Nguma, Etienne Kalema, Nico Kalambay, Marcel Mayoyo, Berry Lutshaka, Sam Katshiak, Tony Ntumba, Yim’s Yindula, Eugène Kabambi, Remy Tshiamala, Cédrick Kalonji, Paulin Munanga, Colin Djuma, Dunia Mukunda, Guy Manzangu, Alain Ndjate, Christian Mulumba, Breuil Munganga, Walter Mulondi, Francklin Moliba, Tyty Mputu, Stéphane Mukendi, Julien Nyamwenyi, Nelly Kabena, Madeleine Waila, Expedit Mwamba Mubi; Aliana Alipanagama, Dorcas Kanku, Claude Buse, Lievine Mbuinga; André Kitenge, Guy-Roger Nyampala… qui ne prestent plus à cette radio onusienne, sont à rappeler.
Ci-dessous le témoignage de Léonard Mulamba :
Bravo à vous tous, mes collègues de Radio Okapi, vivants et décédés. Nous avons travaillé ensemble. Ce jour d’anniversaire impose à tous de regarder le chemin parcouru. Pour certains, encore vivants, nous sommes ensemble depuis 20 ans.
Ils sont nombreux mes collègues qui, au départ, n’étaient pas journalistes. Ils étaient juristes, internationalistes, enseignants du secondaire ou encore simples diplômés des humanités. Radio Okapi a commencé avec eux aussi. Seulement, tous aimaient le journalisme. Tous avaient la volonté d’apprendre. Tous avaient la ténacité de se former. Ils ont appris aux côtés de nos collègues congolais et d’autres journalistes venus des différents médias occidentaux. Aujourd’hui, ils figurent parmi les meilleurs journalistes de ce pays.
Radio Okapi, c’était aussi une école où sont passées des centaines des stagiaires. Elle a fini par générer, pour notre profession, les « standards Okapi ».
Ensemble avec mes collègues, nous avons traversé des dangers. Nous avons relevé des défis. Nous avions un seul objectif : informer les Congolais. Et nous l’avons fait. Ensemble, nous avons écrit cette belle aventure journalistique. Nous avons construit la grandeur et le rayonnement de Radio Okapi. Ensemble, par notre information, crédible, vérifiée, exacte, impartiale et équilibrée, nous avons contribué à la pacification de la République Démocratique du Congo, à la réunification de ce pays. Difficile d’énumérer ce que vous et moi, journalistes, techniciens, chauffeurs et administratifs, Congolais et étrangers confondus, avons fait pour ce pays en 20 ans de vie de Radio Okapi. Dans cet édifice, chacun y a apporté du sien.
Impossible en ce jour anniversaire de ne pas rendre hommages à deux grands hommes dans cette aventure médiatique : le Canadien David Smith, jadis staff des Nations Unies, et le Suisse Philippe Dahinden de la Fondation Hirondelle. Certes il y a eu la volonté des Nations Unies et de la Fondation Hirondelle de créer en commun une radio. Mais David et Philippe ont été les pionniers, les concepteurs.
Hommages aussi à la Fondation Hirondelle qui a apporté son professionnalisme dans le partenariat avec les Nations Unies pour penser et faire fonctionner une radio à nulle autre pareille en RDC. Evidemment le parapluie diplomatique ainsi que les moyens financiers et logistiques énormes de l’ONU ont permis de réaliser ce vaste projet.
Ici et aujourd’hui, après un si long chemin pour un media dans cette Afrique où les médias ont une vie éphémère, ma pensée va à mes collègues qui nous ont quittés pour l’au-delà. Ils sont une vingtaine. Jérôme Ngongo Taonya, Nathalie Muteba, Georges Kamudjova, Léon Mwamba, Georgette Odia Kalombo, Désiré Baere, Sadala Shabani, Jean-Claude Bisiliabo, Joachim Kalumendo, Serge Maheshe, Didace Namujimbo, Dieudonné Bagalwa, Héritier Sidiakala, Adia Tshipuku, John Bompengo, Sylvestre Kilolo, Patrick Katomba, Stanislas Kayungu, Georges Madi, José des Chartes Menga, Dominique Wolombi, Martin Stumpf (jeune technicien Américain ayant contribué à installer les premiers studios), Michel Bonnardeaux (superviseur à Kalemie avant de superviser Okapi Services à Kinshasa) et, pour finir, Philippe Dahinden. S’ajoute à cette sombre liste, Ghislaine Dupont de RFI. Certes, elle n’était pas de Radio Okapi, mais elle a été dans certaines de nos rédactions provinciales pour partager les connaissances du métier.
Enfin, Ghislaine était aussi, avec moi, dans mon box de Secrétaire de Rédaction. Avec elle, nous avons passé au crible les premiers papiers des reporters et partagé des clopes avant que le petit Tshianda, fils du musicien Maray Maray, ne vienne lancer, à 7H00, ce lundi-là 25 février 2002 : « Okapi, c’est parti… » Depuis lors, ça ne s’arrête pas.