Tiré de Forum des As/José Nawej.
Plus la peine d’avancer masqués ! Devant le recul de la pandémie, les masques commencent à tomber sans même qu’on ait à crier : « Bas ou à bas les masques ! ».
Sans attendre d’être démasqué, Christophe Lutundula, Muhindo Nzangi et Modeste Mutinga se sont mis au clair avec leur allégeance au big boss de l’Union sacrée de la Nation. Ces hauts cadres de la constellation katumbiste battront campagne pour Fatshi en 2023.
Volte-face ? Reniement ? Trahison ? Ou tout simplement réalisme ? A chacun de juger, même si les trois premiers mots recouvrent des maux qui font partie de l’écosystème politique zaïro-congolais depuis que le pays est pays. Pire, on pourrait même s’accorder avec Hegel – sans doute pour se donner bonne conscience – qu’en la matière, la quantité devient une qualité.
Quant au dernier mot, à savoir « réalisme », il est tellement mangé à toutes les sauces qu’il a perdu de sa saveur pour avoir le goût de l’opportunisme ou de son succédané, le situationnisme.
Une fois qu’on a relevé ces constantes, vient le bémol. A savoir que lorsque le VPM Lutundula affirme haut et fort que, participant à l’action du gouvernement, le bilan de celui-ci est aussi le sien, il est d’une cohérence cartésienne.
A contrario, quelle crédibilité aurait-il de prester au sein de l’Exécutif sous le leadership de Félix-Antoine Tshisekedi, s’il s’en désolidarisait à l’heure de la reddition des comptes ? La dialectique du ministre des Affaires étrangères est valable pour tous les membres du Gouvernement battant pavillon Ensemble pour le changement et/ou pour la République.
Cette position interpelle plutôt le Chairman en ce qu’il a intérêt politiquement à se déterminer clairement par rapport à l’Union sacrée de la Nation. Est-il dedans ou dehors ? Qui est-il ? Membre éminent de la Majorité ou opposant ?
S’il critique la persistance ou la résurgence – selon les cas – des tares d’anciens régimes que le Pouvoir actuel reproduit avec un talent insoupçonné, le leader d’Ensemble se garde jusqu’ici de tirer formellement la conséquence logique de ses charges contre son toujours allié Fatshi. En dirigeant sportif de haut vol, MKC n’ignore pas que l’accumulation d’avertissements donne lieu à une sanction. Jusqu’à quand va-t-il continuer à brandir des cartons jaunes contre la Fatshisphère sans sortir le rouge ?
A l’approche de l’heure de vérité, Moïse Katumbi gagnerait en clarté et, surtout, en traçabilité s’il marquait son territoire. Ne pas le faire équivaudrait à entretenir l’ambiguïté dont on ne sort qu’à son détriment, dixit le Cardinal de Retz. Alors, à bas les masques !