Dans les habitudes des humains, chaque nation possède un drapeau national dont les couleurs trouvent leurs justifications dans le passé historique ou le présent de cette nation ; un animal totem qui, comme le drapeau national porte le symbole du lien indéfectible qui permet d’identifier les ressortissants d’un pays. Pour la RDC, cet animal totem est le Léopard, qui a résisté à la tentative de son remplacement par le Lion imposé par feu président Laurent-Désiré Kabila.
À côté de ces symboles (drapeau et animal totem) on trouve les armoires nationales. Celles-ci sont des distinctifs du pays ; elles constituent des éléments culturels typiques d’une civilisation. Dans leur essence, les armoiries témoignent des valeurs auxquelles la communauté nationale croit ou décide de croire ; ou les qualités auxquelles la communauté nationale aspire ou décide d’aspirer. Dès lors, le choix des éléments constitutifs des armoiries nationales renferme une dimension eschatologique ou spirituelle. Par exemple, la tête de léopard dans les armoiries de la République du Zaïre révèle un pays à respecter, qui peut être très dangereux s’il est agressé à l’instar du fauve roi de la forêt.
Sur ces armoiries du Zaïre, la tête de léopard est encadrée à droite par une pointe d’ivoire (symbole de la richesse de la faune), et une lance (arme traditionnelle à faible portée), symbole de la défense. À gauche, elle est encadrée par une branche de palmier (symbole de la paix, et richesse de la flore) et une flèche (arme traditionnelle à longue portée), symbole de la force de frappe militaire.
Si la communauté adopte et croit en ces valeurs incarnées par ses armoiries, sur le plan eschatologique ces symboles deviennent sacrés. Dès lors, le retrait d’un symbole des armoiries nationales implique l’abandon par la communauté de la valeur incarnée par ce symbole ; ou encore l’ajout d’un nouveau symbole ramène à une nouvelle valeur en laquelle la communauté a décidé de croire. Ceci nous amène à poser une question sur la motivation du retrait dans les armoiries de la RDC telles que décidées dans la constitution de 2008 des choses symboles suivant : la lance et la branche du palmier !
La République démocratique du Congo avait-elle en 2008 renoncé aux éléments qui incarnent la paix et la puissance militaire ? Sur le plan eschatologique, l’absence de la paix vécue au quotidien notamment dans la partie Est du pays ainsi que l’affaiblissement relatif de la force de frappe de notre armée ne trouvent-ils pas une explication ? Toutefois, il ne s’agit que d’une analyse eschatologique qui pourra cependant bien interpeller les parlementaires !