Dernier directeur de cabinet du président honoraire, Joseph Kabila, actuellement sénateur à vie, le professeur Néhémie Mwilanya a publié depuis 2021 un livre intitulé « LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO SOUS JOSEPH KABILA, devoir de mémoire ». Cet ouvrage de 358 pages publié aux Editions l’Harmattan et préfacé par Joseph Kabila, a connu son vernissage ce vendredi 18 février 2022 à Pullman Grand Hôtel Kinshasa dans la salle Congo archicomble.
« Je porte un espoir que ce que nous venons de faire ici devait constituer le début, le point de départ d’une tradition qui consiste à honorer les grands accomplissements de ceux qui ont la destinée de notre pays. Il est clair que ce pays, aujourd’hui comme demain, devra se bâtir sur les actes, sur les acquis d’hier ; évidemment sous bénéfice d’inventaire. Et de ce point de vue, c’est avec beaucoup d’humilité que avons fait ce travail en reconnaissant ce qui a été fait de grand, mais aussi en soulignant les faiblesses évidentes que le président honoraire lui-même a rencontrées dans les perspectives d’avenir de ce pays à travers son plan stratégique. Oui, bénéfice d’inventaire parce que tout n’a pas été que rose et cela est souligné dans ce livre. Je souligne que cet exercice n’a eu aucune prétention car nous ne sommes que des ouvriers de la dernière heure. Il y a des épaules galonnées, mieux outillées que nous, qui pourraient faire davantage, en tout cas mieux que nous. Et j’espère vivement que ce temps arrive pour qu’ils viennent compléter cette œuvre qui constitue juste un faible commencement », a déclaré l’auteur du livre qui n’est pas d’avis comme d’aucuns le confirment que Kabila n’a rien fait pour la RDC et qu’il a laissé le pays dans le chaos.
Dans la présentation de cet ouvrage par le professeur Faustin Toengaho Lokundo, ancien recteur de l’Université de Kisangani, actuellement député national, on retient qu’il contient trois titres relativement équilibrées en chapitres. Primo, La construction d’un Etat Républicain sous Joseph Kabila. Dans cette partie, l’ouvrage de Néhémie Mwilanya montre comment s’est fait le passage d’un Etat inexistant. Secundo, Le combat mené par Joseph Kabila pour la stabilisation et la reconstruction de l’économie nationale, avec des avancées enregistrées dans le secteur social. Et tertio, La matrice des défis et les perspectives pour un Congo nouveau selon la vision de Joseph Kabila Kabange.
Autant, l’auteur de l’ouvrage, Néhémie Mwilanya, vante les réalisations de Joseph Kabila durant les 18 ans de son règne, autant il relève et met aussi en exergue les failles ou les faiblesses observées. Parmi les réalisations phares, par exemple, l’ex-directeur de cabinet de Joseph Kabila cite la refondation de l’Etat et le système politique ; la reconstruction de la structure motrice de la démocratie pluraliste ; la création d’une armée qui est passée à la 12ième place des armées africaines en 2014 à la 8ième place sur 52 parmi les dix meilleures ; la réforme de la Justice ; la création du ministère des Droits humains et de la Commission Nationale de Droit de l’Homme ; la restauration de la diplomatie tournée vers le développement et la relance de la coopération internationale.
Dans cette liste des réalisations sous Joseph Kabila, Néhémie Mwilanya n’oublie pas la réforme de l’Administration publique ; la démocratisation du système politique afin de rendre le pouvoir au peuple souverain et mettre fin à la plus longue crise de légitimité ; la dotation du pays pour la première fois de son histoire d’une centrale électorale qui est passée sous son règne de la CEI à la CENI. Il fait également savoir dans son ouvrage que de 2001 à 2018, Joseph Kabila a promulgué plus de 300 lois dont 170 entre 2012 et 2018 ainsi que 21 ordonnances. Ce qui est pour l’auteur un record qui a permis de refonder l’Etat congolais.
La reconstruction et la modernisation des infrastructures sous Joseph Kabila ne sont pas oubliées dans la comptabilité-inventaire de Néhémie Mwilanya.
Toutefois, il reconnait en scientifique honnête que malgré les réformes judiciaires, certaines bavures policières graves ont été enregistrées sous le règne de Joseph Kabila. Il épingle aussi comme faiblesse du régime Kabila, l’absence des sanctions après les contrôles parlementaires à l’encontre des membres du gouvernement concernés et autres mandataires impliqués dans la mauvaise gestion des affaires de la République ; le laissez-aller et le laissez-faire, bref l’impunité. Sur ce, en opposant républicain actuellement, il exhorte le nouveau régime face à ce qui a été les faiblesses du régime Kabila notamment le contrôle sans sanctions et la mainmise de l’institution président de la République sur le fonctionnement du Parlement, à impulser une amélioration notable sur cet axe de gouvernance d’un Etat républicain.
