Salubrité : Les contrats d’assainissement se multiplient, mais Kinshasa toujours dans la crasse !

Tiré de Congoguardian.com

Avant les turcs qui sont annoncés, un opérateur burkinabés et un entrepreneur chinois avaient, chacun à son tour, conclu des accords avec l’Hôtel de ville pour l’assainissement de la ville de Kinshasa et le traitement des immondices. Tous ces projets sont restés sans suite. Comme les marchés-maquettes, l’insalubrité a de beaux jours encore à « Kin-la-ngobilie »

Alors que « Kin Bopeto » a largement montré ses limites dans la lutte contre la salubrité à Kinshasa, le Gouverneur Gentiny Ngobila vient de se trouver de nouveaux partenaires pour l’épauler dans cette tâche qui est devenue une écharde dans son bilan. Il s’agit des turcs qui doivent débarquer à Kinshasa fin mars début avril pour se lancer dans des activités d’assainissement. « Je suis heureux de vous annoncer qu’il y a trois jours (Ndlr : soit le 28 janvier), nous avons signé un contrat avec les turcs. Ils viendront à Kinshasa dans deux mois pour débuter les travaux de salubrité. On aura des poubelles partout dans la ville de Kinshasa pour éviter que les gens jettent les ordures dans la rue », avait-il déclaré à cette occasion.

Le 4 février dernier, le Gouverneur Ngobila est revenu à la charge au terme d’une tournée de visite des travaux d’infrastructures à travers la ville. Cette fois-là, il a fait état de la conclusion, « dans les prochains jours », d’un accord avec la société turque Albarack spécialisée dans la transformation des déchets plastiques. Il s’agirait, selon lui, d’un accord tripartite incluant aussi la société Clean Plast qui travaille déjà dans la collecte des bouteilles en plastique dans la ville de Kinshasa.

Jusqu’où va aller ce nouveau projet alors que Kinshasa ploie sous les immondices ? Les Kinois se posent bien la question, et pas pour rien, au regard de bien d’autres projets annoncés dans le même souci mais qui ont fait long feu.

Des Burkinabès et des Chinois sont déjà passés par là, sans succès…

Les Kinois sont, en effet, témoins des projets et des propositions qui ont retenti dans la nouvelle bâtisse de l’Hôtel de ville depuis l’arrivée de Ngobila et qui demeurent lettre morte à ce jour. En juillet 2019, par exemple, l’Hôtel de ville avait conclu un accord avec Ebomaf (Entreprise Bonkoungou Muhamadou et famille), société de droit burkinabè basée à Ouagadougou et appartenant à l’homme d’affaires Bonkoungou Muhamadou. Celui-ci avait, en effet, arraché un contrat pour le traitement des déchets dans la ville de Kinshasa et leur transformation en énergie électrique. Le contrat prévoyait aussi l’aménagement de la capitale, sans plus de précision.

Aujourd’hui, plus de deux ans après, personne n’a plus rien entendu parler de ce contrat, alors que Kinshasa croupit dans la crasse.

Ce n’est pas tout. Un mois avant Ebomaf, soit en juin 2019, Freddy Bonzeke Iliki, Directeur de cabinet du Gouverneur Gentiny Ngobila, et Dramane Ziao, Président de la société chinoise « Inewcorp Inc. (Integrated Natural Environment and Waste Corporation) avaient aussi signé un contrat pour l’assainissement de la ville de Kinshasa. Cette société offrait à la capitale congolaise son expertise pour la transformation des déchets en électricité, en biomasse et en engrais. Pour ce faire, deux usines devaient être construites à Mpasa et Mitendi.

Aujourd’hui, ces deux projets continuent d’orner les tiroirs de « Kin-la-ngobilie » pendant que les Kinois, eux, côtoient plus que jamais les immondices jusque pratiquement devant leurs portes…

  • Bendélé Ekweya té

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