En leur tenue distincte de celle commune reconnue à toutes les autres unités de l’Armée ; armes en bandoulière et en colonnes, les militaires de la Garde républicaine (GR) étaient visibles dans plusieurs grandes artères de Kinshasa, notamment le boulevard du 30 juin et l’avenue Kasavubu. Ils sont partis de plusieurs points de regroupement dont la gare centrale. Motif officiel : un exercice militaire d’endurance et de routine.
Mais seulement, le contexte dans lequel est intervenu cet exercice qui, dit-on, est de routine et se déroulerait habituellement à l’intérieur des camps militaires, donne une autre interprétation : démonstration à parer à toute éventualité d’où qu’elle viendrait.
En effet, cet exercice militaire de la GR intervient au moment où l’on parle d’un complot de coup d’Etat raté qui a coûté son poste à François Beya Kasongo, Conseiller spécial du chef de l’Etat Félix Tshisekedi en matière de sécurité, jusqu’à présent détenu à l’Agence nationale de renseignements (ANR) et dont les enquêtes sont en cours. N’est-ce pas un message clair et net des GR aux éventuels putschistes ? En langage militaire, l’on n’est pas loin de l’affirmatif.
Réputés combatifs au front, les militaires de la Garde républicaine constituent l’unité d’élite des FARDC affectée à la sécurité du Chef de l’Etat et des institutions. Quand l’ordre public est troublé, la GR intervient lorsque la police nationale est débordée et n’arrive pas à restaurer la paix.
Pour rappel, la Garde républicaine est née des cendres de la DSP (Division Spéciale présidentielle) sous la deuxième république. Sous Mzee Laurent-désiré Kabila, la DSP s’était muée en PPU (presidential protection unity), puis GSSP (Goupe Spécial de Sécurité présidentielle) et ensuite GSP (Groupement Special Présidentiel) avant de devenir finalement Garde Républicaine (GR) sous Joseph Kabila.