Les Congolais ont été estomaqués, non pas parce que deux frères Djuna ont reçu chacun un passeport diplomatique congolais quand bien même les deux sont Congolais de forte connotation française prononcée, mais surtout parce qu’ils ont reçu ces passeports pour être des ambassadeurs de la rumba congolaise qui vient tout récemment d’être admise au patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO. Du coup, non seulement les artistes musiciens congolais et leurs mélomanes, mais tout intellectuel ayant suivi la nouvelle, se posent plusieurs questions : le conseiller socio- culturel du Chef de l’Etat est-il vraiment sérieux ? Est-ce une récompense aux musiciens de la diaspora congolaise dont est issu le président de la République ? Mais la question fondamentale : est-ce que les deux frères Djuna font le style musical rumba ?
D’aucuns estiment que c’est une supercherie, mieux une faveur accordée à ceux qui n’ont jamais joué la rumba, pas même sa simple note. Une situation qui crée des frustrations dans les rangs des musiciens qui font la fierté de la musique congolaise et qui ont milité pour sa reconnaissance comme patrimoine mondial de l’UNESCO. Si les pionniers ne sont plus vivants: Wendo, Tabu Ley, Franco Lwambo, Simaro Lutumba, papa Wemba, Madilu, Josky Kiambukuta et autres…il y a des héritiers valables, et même très valables : petit parmi les grands, Ferré Gola s’impose comme artiste sans faille de la rumba congolaise ; le prince Karmapa, le grand de tout le temps Koffi Olomide…sans compter le monument vivant Jeannot Bombenga ; la liste n’est pas exhaustive.
En tout cas, les deux Djuna méritent bien leurs disques d’or mais pas d’être ambassadeurs d’un style de musique qu’ils n’ont jamais pratiqué, comme si ce genre de musique souffrait du manque d’artistes pouvant en porter le flambeau. C’est une bourde, estiment les passionnés de la musique congolaise, et même certains responsables culturels au pays, qu’il importe de corriger le plus vite possible.
Un mélomane dégouté, a déclaré ceci au reporter de votre média en ligne : « Franco et Rochereau sont agités dans leurs tombes ! Il y a inquiétude même dans le séjour des morts. On aurait voulu encore entendre les noms de nos jeunes artistes de la rumba : Fabregas, JDT Mulopwe, Kabossé Bulembi… Mais ce que nous avons suivi n’est seulement pas une honte, mais également une insulte ».