Hausse des prix des carburants à la pompe : Les pyromanes dans le viseur de Fatshi

Par Stanislas NTAMBWE

Après les zones d’approvisionnement Sud et Est, le Ministère de l’Économie nationale a procédé, le mardi 25 janvier 2022, à la révision de la structure des prix des carburants terrestres et d’aviation dans la Zone d’approvisionnement Ouest. Les nouveaux prix, selon la nouvelle structure, se présentent de la manière suivante : l’Essence quitte de 1. 995 FC à 2. 095 FC ; le Gasoil de 1. 985 FC à 2. 085 FC. Seul le prix du Jet Al reste le même : 1. 575 FC.

 « En vue de préserver l’équilibre du système d’approvisionnement, d’éviter toute rupture dans la fourniture du carburant préjudiciable à l’activité économique et au bien-être des citoyens, mais aussi dans le but de maîtriser le coût budgétaire lié à la prise en charge par l’Etat des pertes et manques à gagner subis par les sociétés pétrolières du fait du gel des prix », le Ministère de l’Économie nationale a procédé à la révision de la structure des prix des produits pétroliers, lit-on dans un communiqué de ce Ministère, publié le mercredi 26 janvier 2022.

Cependant, derrière cette révision des prix des carburants, certains observateurs y voient également l’ombre de certains pyromanes, comme on le voit pour d’autres produits de première nécessité.

Au-delà du seuil de tolérance de 5%

A en croire le Ministère de l’Economie national, le niveau des prix des carburants à la pompe est principalement déterminé par trois facteurs : « le Prix moyen frontière commercial (PMFC) qui indique le coût d’acquisition des produits auprès des fournisseurs étrangers ; le volume de carburant mis en consommation ainsi que le taux de change CDF/USD, déterminé par la Banque centrale du Congo ».

La règlementation en vigueur prévoit que les prix des produits pétroliers sont actualisés chaque fois que l’un de ces trois paramètres clés varie au-delà du seuil de tolérance fixé à 5%, à la hausse comme à la baisse. C’est le cas par exemple, lorsque les cours du pétrole augmentent sur le marché international et que le coût d’acquisition du carburant devient plus onéreux pour les sociétés pétrolières de distribution. De même, lorsque la dépréciation de la monnaie entraine une volatilité importante du taux de change dans des proportions dépassant les 5%, comparativement au taux retenu dans la structure en vigueur.

Comparativement aux derniers changements intervenus en août 2020 pour la zone Ouest et en juillet 2021 pour les zones Est et Sud, les PMFC ont connu une augmentation significative et largement supérieure au seuil de 5%. En comparant les PMFC du marché avec leur niveau retenu dans la structure des prix avant révision, il se dégage des écarts de l’ordre de 60% pour l’essence et 63% pour le Gasoil, alors que les prix à la pompe sont restés fixes.

Des pyromanes tenus à l’œil

En outre, le Ministre de l’Econat affirme que cette révision s’est effectuée en concertation avec les opérateurs du secteur pétrolier. « À cet effet, précise-t-il, d’importants efforts ont été fournis de part et d’autre pour contenir l’augmentation des prix à la pompe dans des proportions compatibles avec la préservation du pouvoir d’achat de la population, sans compromettre néanmoins la santé financière des sociétés opérant dans ce secteur stratégique et vital pour l’ensemble de l’économie nationale ».

Il sied de rappeler que suite la crise du Sud et de l’Est, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, avait récemment réuni les deux ministres sectoriels (des hydrocarbures et de l’Economie nationale) en vue de trouver une solution palliative. De cette réunion découle l’actuelle solution.

Dans la foulée, la question qui a émergé de cette crise potentielle dans ce secteur pétrolier pointant à l’horizon dans la zone d’approvisionnement Ouest, le Chef de l’Etat y accorde une attention toute particulière et suit la situation de près. Donc, s’il y a des pyromanes derrière la hausse des prix des carburants, ils sont tenus à l’œil par une vision au sommet de la pyramide du garant du bon fonctionnement des institutions.

  • Bendélé Ekweya té

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