Selon le compte-rendu de la 37ième réunion du Conseil des ministres de vendredi 21 janvier dernier, fait par le porte-parole du Gouvernement Patrick Muyaya, le ministre d’Etat, ministre des Infrastructures et Travaux Publics, a été chargé, conformément aux instructions du président de la République, de présenter à chaque réunion du Conseil des ministres, l’état d’avancement des projets d’infrastructures notamment le « Projet Kinshasa Zéro Trou ».
« A ce jour, plus de trois mois après son lancement, la mise en œuvre est jugée satisfaisante. Car, il évolue en conformité avec la mise à disposition des ressources financières », peut-on lire dans ce compte-rendu précisant que ce projet qui vise la réhabilitation de 86 kilomètres des chaussées ciblées présentant des fortes dégradations dans différentes sections sur l’ensemble des quatre districts de la ville de Kinshasa, couvre 49 artères dont 24 sont prises en charge dans la première phase en cours.
Tout Kinois lucide ne croirait pas à ce rapport jugé « satisfaisant » d’Alexis Gisaro, au regard de la réalité sur le terrain : c’est un effort dans un échec, l’opération Kinshasa zéro trou. Non sans raison, car déjà à partir de l’intitulé du projet, il est clair que le ministre d’Etat, ministre des ITP, ne maitrisait pas la cartographie routière de Kinshasa et cela pose sérieusement problème. La voirie de Kinshasa ne compte ni 86 Kms, ni 49 artères pour que l’on puisse parler de « Kinshasa zéro trou ». Lorsque les prémices sont fausses, la conclusion est erronée, comme dit-on. Voilà pourquoi lorsque ce programme avait été lancé, Scooprdc.net est resté très sceptique et avait croisé les doigts avec raison, car le média en ligne ne voyait pas par miracle Alexis Gisaro allait boucher tous les tous dans six mois sur les artères macadamisées de la capitale comptant 24 communes !
Rien que la Gombe, vitrine de la capitale et siège des toutes les institutions, à part les boulevards du 30 juin et Tshatshi et un peu moins l’avenue de la justice, le reste des artères sont toutes défoncées et ont des trous dans leurs parcours : avenue Kauka, Ebeya, Lukusa, Commerce, Flambeau, Haut commandement, Sénégalais, Mwene-Ditu, Lubefu, Cocotier, Citronnier… même l’avenue Likasi de la grande régie financière, la vache laitière DGDA, et des immeubles Kasaï, Mongala et Semois qui abritent plusieurs ministères, est tellement dégradée qu’après la pluie, aucun conducteur ne souhaite prendre cette avenue, pourtant en pleine Gombe !
S’il ne faut pas parler de Masina, Kimbanseke, Kinsenso, Matete, Ngaliema avec la route de Matadi à Ozone, Barumbu, Kinshasa et Lingwala, rien que la petite commune de Kintambo contredit farouchement le rapport d’Alexis Gisaro. Les principales avenues Bangala, Komoriko et OUA II sont à plusieurs endroits impraticables.
Du coup, les Kinois comprennent que le ministre d’Etat, ministre des ITP vient de l’Est et connaît rien de la cartographie et de la topographie de Kinshasa. Mais pourquoi ne pas lancer sans tambour ni trompette son opération de bouchage des trous sur certaines artères de Kinshasa, en lieu et place d’inviter les toutes les caméras des télévisions de la capitale pour une action qui s’avérait au départ un échec ? Les gouvernants doivent apprendre à bien faire les choses sans parler qu’à beaucoup parler pour rien ou mal faire.