Le document servant de base au programme de développement local des 145 territoires (PDL-145T) lancé par le Chef de l’État Félix Tshisekedi, vient d’être publié et une copie est parvenue à la rédaction de scooprdc.net ce samedi 21 janvier. Le constat vite fait : aucune infrastructure aéroportuaire n’est prévue dans les 145 territoires, ni même la réhabilitation des routes nationales.
A première vue, ce programme est axé autour de quatre composantes à savoir : Améliorer l’accès des populations des territoires ruraux aux infrastructures et services socioéconomiques de base ; Promouvoir le développement des économies rurales et des chaines de valeurs locales ; Renforcer les capacités de gestion du développement local ; Et développer un système d’information géo référencé de suivi à même de renseigner sur les progrès du programme.
De ces quatre composantes, les équipes des « experts » qui ont mis en place ce canevas tablent sur les effets attendus suivants : l’accès des populations des 145 territoires aux infrastructures et services socioéconomiques de base en vue d’améliorer significativement leurs activités économiques et accroître leur bien-être ; revivifier et dynamiser les économies des territoires et renforcer les capacités de gestion du développement local des acteurs étatiques territoriaux et communautaires. Tout ceci, à l’horizon 2023.
S’il faut reconnaître que l’idée du programme de développement local des territoires lancé par Félix Tshisekedi est un programme génial auquel il aurait dû commencer son mandat, il est aussi vrai qu’il doit être perfectionné. Car en effet, dans quelques salons et forums d’économistes, l’on trouve ce programme trop bureaucratique, et donc déconnecté de la réalité des territoires à ce jour.
Non sans raison, tenez : les 145 territoires de la RDC n’ont pas la même histoire, ni la même réalité, encore moins à ce jour, le même niveau d’infrastructures. Les priorités sont disparates ainsi donc les moyens à consentir ne peuvent être les mêmes. Or, dans ce PDL-145T, la priorité est accordée à la réhabilitation des routes de desserte agricole ; la construction des mini-centrales solaires ; la construction des bâtiments administratifs dans chaque chef-lieu des territoires ; la structuration et professionnalisation des producteurs locaux par filières ; la construction, réhabilitation et équipement des centres de santé ; la construction des forages de plus ou moins 150 m3 avec pompe intégrée ; l’entretien de routes de desserte agricole ; l’acquisition des équipements de production, de traitement et de transformations agricoles porteuses ; l’approvisionnement des producteurs locaux en intrants et semences ; la construction d’un bâtiment administratif dans chaque chef-lieu des secteurs ; l’aménagement des sources d’eau ; la construction des logements pour le staff dirigeant du territoire ; la construction des ouvrages d’art (Ponts, Bacs et Dalots) ; la construction des marchés modernes avec espace à vivre ; la construction, réhabilitation et équipement des écoles ainsi que l’éclairage public avec système solaire des lampadaires.
Et pourtant, les 145 territoires de la RDC sont actuellement enclavés les uns vis-à-vis des autres, alors qu’après l’indépendance et même au début des années 90, l’on pouvait quitter le territoire d’une province donnée pour se rendre dans le territoire d’une autre province situé à plus de 300 kms par les routes nationales en terre battue. Aussi, certains territoires ont comme épine dorsale de leur développement socioéconomique le fleuve, rivière et chemin de fer. Ne pas investir sur ces infrastructures paralysera l’action que ce programme voulu intégrateur. Ainsi donc, les équipes qui devraient être déployées sur le terrain, devraient s’entretenir avec de communautés de base et non de bureaucrates qui sont censés déposer leur rapport d’activité périodiquement et dont l’Etat en connaît déjà la teneur.
Une revisitation donc du programme s’impose si l’on veut atteindre le résultat escompté par Félix Tshisekedi.
