Le spectacle vécu à la résidence du premier vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund, mercredi 12 janvier 2022, où les gardes républicains ont, non seulement désarmé les policiers de garde de ce dernier et les ont emmenés, mais ont également vandalisé sa maison, est diversement commenté dans les réseaux sociaux. Si généralement, l’acte commis par les GR est condamné, considéré comme une violation de domicile d’un député national, de surcroît membre du bureau et deuxième personnalité de l’Assemblée nationale, celui des policiers de la garde de Jean-Marc Kabund ayant brutalisé auparavant un GR jusqu’à lui ravir son arme, n’est pas non plus à applaudir. C’est un affront reprochable vis-à-vis d’un compagnon d’arme. D’où le sens de cette expédition punitive des GR. Mais fallait-il en arriver là ? Non, si la Police se comportait professionnellement sans zèle et si JM Kabund avait aussi réparé l’incident bien avant. Il a malheureusement laissé pourrir la situation.
Se sentant ainsi humilié, lui le maître-nageur 500 gigas, a twitté : « En ce jour je prends la décision de démissionner de mes fonctions de 1er VP de l’AN. Ainsi s’ouvre une nouvelle page de l’histoire, qui sera écrite avec la sueur de notre front, qui coulera chaque jour qu’on affrontera les brimades, humiliations et tortures… ».
Réaction épidermique et enfantine ? Caprices gamins à l’allure mégalomaniaque ? Cocktail d’un peu tout ça parce que très vite, les proches de « 500 gigas » ont tenté d’habiller ce tweet en voulant l’attribuer à un piratage de son compte par les cybercriminels. « Le tweet existe mais formellement il n’a pas démissionné », confie un proche de JM Kabund à Scooprdc.net.
Mais en analysant le contenu de tweet, tout observateur se rendrait compte que le vice-président de de l’Assemblée nationale et président a.i. de l’UDPS n’incarne pas l’amour du prochain : « fais à autrui ce que tu veux que l’on fasse de toi ». S’érigeant malencontreusement en agent de circulation avec les policiers de son escorte, il a maintes fois humilié et torturé moralement beaucoup de Kinois. L’élément GR humilié et torturé par sa garde n’a-t-il pas lui aussi besoin de dignité ? Pire, dans leur folie de grandeur, JM Kabund et ses gardes sont même parvenus à inquiéter l’évêque de Luiza en séjour à Kinshasa. Le péché du chauffeur de ce dernier, était de n’avoir pas laissé le passage au cortège du tout-puissant Kabund. Le prélat catholique, d’ailleurs de son diocèse, avait été acheminé à la police. Il avait fallu l’intervention du chef de la Maison civile du chef de l’Etat, Bruno Miteyo, qui avait envoyé son véhicule avec quelques éléments de la GR pour récupérer Monseigneur Félicien Muanama et l’amener à la maison diocésaine. Les exemples sont légion.
Bien que l’acte posé au domicile de JM Kabund par les GR soit totalement condamnable, mais il a permis quand même à dézeler non seulement les policiers en général, et particulièrement ceux commis à la garde des autorités qui souvent outrepassent leurs prérogatives sur la voie publique et maltraitent parfois les usagers de la route qui n’ont causé aucun tort, mais aussi baisser les épaules du président de l’UDPS dont le comportement surdimensionné ressemble à celui d’un prince mérovingien du temps médiéval.
Christophe Mboso théâtralise avec les ‘’combattants’’ à Kingabwa
Incapable de piper mot depuis la violation du domicile d’un député national, de surcroît son vice direct, Christophe Mboso, président de l’Assemblée nationale, s’est contenté tout simplement de faire le show médiatique en se montrant catalyseur dans cet incident qui n’honore nullement la République. Il serait parti supplier et convaincre le « prince mérovingien » pour qu’il ne démissionne pas de son poste de vice-premier président de l’Assemblée nationale.
En effet, dans une vidéo au sortir de son entretien avec JM Kabund à sa résidence vandalisée de Kingabwa, on voit le « vieux Biden » qui tient à terminer ses jours dans la gloire mais sans vraiment gloire parce qu’il brade sa personnalité dans un culte à outrance du fatshisme, s’entretenir dans un langage propre aux « lumba lumba » avec les combattants du parti présidentiel venus compatir au malheur de leur président arroseur-arrosé. Se faisant accompagner en chœur sous les innovations de « Biden », l’octogénaire de l’Assemblée nationale déclare : « A l’endroit où nous sommes arrivés aujourd’hui, qu’on ne nous piège pas. Pas de chuchotement, pas de remords, soyons unis. Fatshi béééé…béton ! Fatshi béton à l’UDPS a derrière lui Kabund. Le président Mboso comme il est là, il est président de l’Assemblée nationale et derrière lui, il a Kabund. Et nous sommes les yeux du président de la République. L’année que nous avons commencée, qu’on ne nous ensorcelle pas. Soyons vigilants, les sorciers existent encore. Nous sommes dans les mains de Dieu, Fatshi est dans les mains de Dieu, l’UDPS est dans les mains de Dieu ».
Un discours qui n’a rien à avoir avec l’incident du jour mais qui ressemble tout simplement à du « théâtre de chez nous » caractérisant la décadence de l’Etat comme l’a dénoncé Fatshi lui-même : « Mboka esi ekufwa kala… »
D’après les informations parvenues à Scooprdc.net, JM Kabund camperait sur sa position et s’obstinerait à déposer sa démission. Des tractations ont eu lieu la nuit avec son secrétaire général du parti, Augustin Kabuya, qui aurait rencontré le président de la République Félix Tshisekedi. Kabund menacerait même de quitter la présidence de l’UDPS. Caprices d’un prince mérovingien que d’autres cadres au sein du parti ne supportent pas. Déjà, Peter Kazadi, intervenant sur les antennes de Top Congo FM, a estimé que personne n’est indispensable dans la vie. Pour lui, le parti a d’autres députés et cadres qui vont combler ces postes et la vie va continuer. Il n’est pas d’avis qu’avec le départ de Jean-Marc Kabund, le parti et le régime vont se fragiliser. « Nous sommes un parti de masse. Nous avons connu beaucoup de départs, d’éminentes personnalités qui pensaient qu’après elles, ça serait la mort de l’UDPS », a-t-il déclaré.
Pour leur part, les observateurs attendent voir, au cas où JM Kabund démissionnait, la couleur de la nouvelle page de l’histoire par lui promise et qui sera écrite avec la sueur de son front.