Guerre des ONGs ? D’aucuns peuvent le croire au regard de la contradiction à la minute faite par l’Association congolaise pour l’accès à la justice aux allégations de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP). En effet, dans son rapport sur les effectifs dans les institutions de la République, l’ODEP a insinué que la Primature dirigée par Jean-Michel Sama Lukonde employé 606 agents comme personnel politique et administratif et d’appoint. Chiffre du coup contredit par ACAJ qui parle de 208, soit une différence de 398 agents.
Ce n’est pas la première fois que l’ODEP déjà indexée comme une structure jouant pour l’opposition et qui pour cible de destruction la présidence de la République et le gouvernement, est contredit. Tout récemment, alors que l’ODEP criait très fort que la présidence de la République était la première institution championne en dépassement budgétaire, le rapport de la Cour des comptes sur le contrôle de l’exécution de la loi de finances (budget) pour l’exercice 2020 a révélé le contraire : la présidence de la République n’a fait pour cet exercice qu’un dépassement de 13%, occupant ainsi la 18ième place alors que les ministères des mines et des affaires étrangères sont en tête, respectivement avec un dépassement budgétaire de 961% et 411,7%. Ces contradictions qui rendent l’ODEP confus, commencent à effriter sa crédibilité. Ci-dessous l’intégralité du communiqué d’ACAJ rendu public ce dimanche 09 janvier 2022 :
Dans le cadre de ses investigations relatives aux effectifs des différentes institutions de la République, l’ACAJ avait sollicité et obtenu des services du Premier Ministre les effectifs de la Primature et du budget alloué par le Trésor public pour leurs rémunérations.
À date, après divers recoupements avec les données reçues de la Direction de paie, et en attendant la publication du rapport détaillé, l’ACAJ peut de manière certaine indiquer que le Cabinet du Premier Ministre comprend 208 unités dûment recensées au titre de personnel politique, administratif et d’appoint.
Cependant, il importe de relever que la Primature, considérée au sens large, comprend, outre le personnel sus évoqué, plusieurs services publics y rattachés. En l’occurrence, il s’agit : (i) du Secrétariat Général à la Primature; (ii) du Programme de Stabilisation et de Reconstruction des Zones Sortant des Conflits Armés; (iii) de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics ( ARMP) ; (iv) de la Cellule d’Analyse des Indicateurs du Développement (CAID) ; (v) du Comité National de Désarmement et de la Sécurité Internationale (CND-SI); (vi) du Bureau de Coordination et de Suivi des Programmes Sino-congolais, et (vii) de la Cellule de Gestion des Immeubles du Gouvernement.
Ces différents services sont essentiellement composés des agents de carrière des services publics de l’Etat régis par la Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière des services publics de l’Etat. Dès lors, ils ne doivent pas être confondus avec le personnel relevant stricto sensu du Cabinet du Premier Ministre. Selon les informations recueillies par l’ACAJ, cette structuration date du Gouvernement Gizenga et a toujours figuré dans la loi des finances au titre des Prévisions Budgétaires pour le Cabinet du Premier Ministre. Ce qui constitue une aberration qu’il importe de corriger.
Au regard de ce qui précède, l’ACAJ recommande au Premier Ministre de mettre en place des mécanismes idoines devant permettre de faire un distinguo net entre le personnel de son cabinet politique et celui des services publics de l’Etat mis à sa disposition pour un fonctionnement optimal de la Primature. Aussi, pourrait-il fixer l’opinion quant aux chiffres des prévisions budgétaires et surtout leur exécution depuis l’entrée en fonction de son Gouvernement.