De Johannesburg, Dieudonné H. Wamukala
La communauté catholique francophone de Johannesburg, rassemblée dans la paroisse Notre-Dame de Lourdes, City Deep, a rendu mercredi, 05 janvier 2022, un dernier hommage à celui qu’elle appelait affectueusement Tata Blaise.
Né Blaise Mambu Mansiku, Abbé « Mimi » pour les intimes a emménagé auprès du Père, dans la nuit du 31 décembre 2021, de suite des ennuis de santé. Après la messe d’actions de grâce, sa dépouille mortelle quitte Johannesburg jeudi 06 janvier pour Kinshasa, sa mère- patrie où il a été inhumé vendredi 07 janvier 2022.
Mélancolie et tristesse étaient perceptibles sur le visage des milliers de paroissiens congolais comme sud-africains venus payer leur tribut à cet homme qui a eu le mérite d’avoir imposé une communauté catholique francophone en milieu anglophone. Qui l’eut cru ? La Communauté catholique francophone de Johannesburg reste orpheline de son aumônier qui a su tout lui donner.
Homme-orchestre, l’abbé Mimi est arrivé à Johannesburg en 2002. Aussitôt, il est missionné à la paroisse Saint François d’Assise de Yeoville, -un quartier de Joburg trop prisé par nombre de Congolais à côté d’autres communautés- avec comme défi, de fédérer tous les croyants catholiques francophones. Un pari gagné grâce à son leadership et d’énormes sacrifices consentis. Motivateur sans limite, comme l’ont si bien décrit tous les témoins de sa vie pastorale, l’homme a relevé le défi de l’intégration de la communauté francophone dans la communauté locale. Bien plus, il a redonné la vie à une paroisse qui déjà en voie de disparition.
Au bout de trois ans de service sacerdotal très concluants, il a été arraché à l’affection de ses fidèles pour une autre paroisse à City Deep, en vue de la direction de la paroisse Miséricorde Divine de l’Archidiocèse Catholique de Johannesburg. Ordonné prêtre de l’Archidiocèse de Kinshasa depuis le 1er août 1989, l’Abbé Mimi quitte la terre des hommes à l’âge de 58 ans.
Une vie au service des autres
Très adulé par ses fidèles et particulièrement, la communauté congolaise de Johannesburg à qui il a rendu d’énormes services en termes de facilitation d’intégration dans la communauté, l’Abbé Mimi laisse ses fidèles dans l’émoi totale non sans lui donner des réponses à la question liée à la prise en charge mensuelle de ses collaborateurs au regard des offrandes dominicales. Une question dont lui seul, en détenait le secret. « Monsieur l’abbé, vous êtes parti dans le secret. Vous êtes parti avec vos secrets ; vous nous avez laissé dans des problèmes sans nous dire comment vous vous battiez pour subvenir aux besoins de cette grande communauté ». Pour toute réponse : « Ce n’est pas ton problème ; Dieu pourvoit », telle était sa réponse, livrée au public par l’un des témoins paroissien.
Rassembleur, père spirituel, il a mené une vie au service des autres. La communauté catholique francophone de Joburg retient de ce prêtre cette pensée forte : « La vie sacerdotale est une vie de sacrifice que l’on doit assumer; c’est porter la croix pour les autres sans espérer une quelconque récompense humaine. En plus, les croyants ne devraient pas laisser le prêtre devenir un emprunteur; ils devraient plutôt prendre soin du prêtre puisqu’il rend service au peuple de Dieu ».
Jamais, il n’a voulu exposer ses ennuis de santé à ses fidèles. Il a enduré jusqu’à son dernier jour mais toujours à l’écoute de ses fidèles. C’est à Kinshasa, précisément, à la paroisse Saint Michel de Bandalungwa que l’Abbé Mimi s’est révélé du fait de son rapprochement avec les milieux des jeunes dont le groupe musical Wenge Musica qui, n’a pas hésité à l’immortaliser à travers des chants.