Arrivé ce mercredi 05 janvier dans la cité de Lodja, Félix Tshisekedi a comme d’habitude décliné ses préoccupations allant des inquiétudes à des promesses : manque d’infrastructures viables, gratuité de l’enseignement de base, dotation de chaque territoire d’un bâtiment administratif, etc. Mais avant de clôturer son meeting, il a communiqué son agenda qui prévoit ce même mercredi la poursuite de sa tournée à Tshumbe, dans le territoire de Lubefu où il va passer la nuit. Et demain jeudi 06 janvier, il est prévu une descente à Wembonyama dans le territoire de Katako Kombe où il procéderait à l’installation des autorités de la future Lumumba-ville en voie d’érection. Et delà, a dit Fatshi, il bouclera sa tournée dans l’espace Grand Kasaï.
Cependant, ça sera un grand péché que les Lusvillois ne pardonneraient pas à Fatshi s’il n’arrive pas comme prévu avant chez eux. Car il est sensé savoir que le chef-lieu de la province du Sankuru c’est Lusambo-ville et non Lodja-cité, même si les natifs de ce territoire qui ont toujours milité pour le transfert du chef-lieu chez eux l’auraient induit en erreur en allant tous l’attendre et faire tous les préparatifs d’accueil à Lodja-cité. Non sans raison, car partout où il est passé dans les provinces démembrées de l’espace Grand Kasaï (Kasaï oriental, Lomami, Kasaï central, Kasaï), le président Tshisekedi a mis ses pieds dans les chefs-lieux (Mbuji-Mayi, Kabinda, Kananga et Tshikapa) même s’il a visité par après Kabeya Kamuanga, Miabi et Ngandajika. Alors pourquoi devrait-il arriver au Sankuru sans passer par le chef-lieu Lusambo-ville ?
Politiquement, Fatshi va, s’il ne rend pas à Lusambo, créer des frustrations dans une province majoritairement tetela (Katako Kombe, Kole, Lomela, Lubefu et Lodja) où les leaders politiques constamment en conflits qui ont même fait des victimes, ont préféré choisir à l’unanimité lors de l’adoption de la loi sur le découpage territorial, la ville de Lusambo qui est hétérogène et cosmopolite, comme chef-lieu de la province. Que Fatshi aille seulement à Lodja sans passer à Lusambo-ville accréditerait la thèse de ceux qui soutiennent la fausse thèse selon laquelle Lusambo-ville n’a pas d’infrastructures pour mériter d’être une ville et le chef-lieu de la province.
Fausse thèse parce que les pistes d’atterrissage des aérodromes de Lusambo-ville et Lodja sont toutes en terre battue (photo ci-dessous de la piste de l’aérodrome de Lukengu à Lusambo). D’ailleurs l’image d’inondation de cette de Lodja qui a circulé récemment, laisse à désirer. Sur le plan maisons laissées par les colonisateurs et l’urbanisation de la cité, Lusambo-ville vaut mieux que Lodja-cité. L’hôpital général avec ses pavillons et la maternité, rivalisent les grandes villes. On avancerait la raison que Lusambo-ville n’a pas d’hôtels viables. Même Lodja-cité n’en a pas, sinon le président ne passerait pas la nuit à Tshumbe, au diocèse. D’ailleurs, à Lusambo-ville il aurait bien passé sa nuit au couvent, soit chez les pères, soit chez les Frères de la charité ou chez les Sœurs de Saint Vincent de Paul.
Aussi, Lusambo-ville n’est pas si enclavée qu’on le pense même si la route de Kananga et Mbuji-Mayi longue de moins de 200 Kms est défectueuse dans le tronçon compris entre la rivière Sankuru et Mutombo Dibwe au Kasaï central (88Kms), la rivière Sankuru est un boulevard naturel qui donne directement accès sur Kinshasa via Ilebo. Dans le temps, les bateaux de l’ONATRA (Ya Lusaka, Ya Nduyi, Inzia…) se relayaient chaque mois et approvisionnaient la cité en toutes sortes des denrées. Aujourd’hui, avec le financement du Fonds de promotion de l’industrie pour la construction du port de Ndomba dans le territoire de Kabeya Kamuanga pour desservir la ville de Mbuji-Mayi des produits de Kinshasa, la rivière Lubi qui se déverse dans la rivière Sankuru est mise à contribution.
Que les Lutundula, She Okitundu, Adolphe Onusumba et autres qui se sont battus pour que Lusambo-ville soit maintenue comme chef-lieu de la province, aillent accueillir le président de la République à Lodja-cité, est une hypocrisie qui annihile tous les efforts d’un combat qui a failli leur couté la vie. Coup de chapeau au député national Emery Okundji qui lui est allé attendre Fatshi à Lodja et aux députés Maguy Kiala et Dieudonné Sase qui eux l’attendaient à Lusambo-ville. D’après les échos en provenance du chef-lieu du Sankuru, si Fatshi ne réajuste pas le tir, Lusambo deviendra le « Vatican dans Rome ».