La tournée du président Félix Antoine Tshisekedi dans l’espace Grand Kasaï lui a permis d’entendre des vérités même crues de la part des populations. Partout où il est passé, Fatshi a entendu revenir souvent le mot : « biivi », entendez « des voleurs », qualificatif collé à ses proches collaborateurs et autres mandataires publics.
S’agissant du projet « Tshilejelu » dont l’exécution balbutie, certains noms de détourneurs lui ont été cités avec comme conclusion « bantu bebe mbiivi », traduisez par « vos collaborateurs sont des voleurs ». C’est ainsi qu’à l’étape de Kabinda, après avoir connu un calvaire routier entre Ngandajika et Kabinda, un tronçon de moins de 200 Kms mais parcouru entre 9h00 et 21h00, Fatshi a promis de sanctionner sévèrement tous ceux qui seraient impliqués dans le détournement de fonds de ce projet « Tshilejelu ». Et ce qui est vrai malgré les aboiements positivement faits par la société chinoise CREC-7, la population de Mbuji-Mayi par exemple n’a pas encore ressenti le bienfait de ce projet présenté comme salutaire.
Au meeting de Fatshi à Kananga, la population a dénoncé la REGIDESO, l’OVD et la SNEL en des mêmes termes de « biivi ». Lui-même le président de la République a piqué une colère lorsqu’il s’est rendu aux chutes Katende où doit être érigé le barrage hydroélectrique. Face au constat de l’arrêt des travaux fait sur place, Fatshi déçu, a eu du mal à cacher sa colère. « Il y a deux mois, un décaissement de six millions de dollars a été effectué en faveur de ce projet. Tout ce qui a été fait avec cet argent, c’est juste le désherbage et le remplacement des batteries d’engins roulants », s’est exclamé le Chef de l’État, pris de colère. Aussi, Félix Tshisekedi a-t-il été très désagréablement surpris d’apprendre, sur place, que la Société Nationale d’électricité (SNEL) a été mise à l’écart dans l’exécution de ce projet.
Certainement qu’au Sankuru où il va se rendre ce mardi, sauf changement de dernière minute, Fatshi entendra le mot « voleurs » mais cette fois-là en Tetela ou en Lingala. Mais la grande question que se posent plusieurs observateurs : que fera Fatshi, au-delà de sa colère et de sa déception exprimées, de tous ces « biivi » dénoncés qui se recrutent la plupart dans son cercle direct ? Les sanctions, il les a bien promises, mais les sceptiques préfèrent croiser les doigts en attendant voir l’effectivité et la nature de ces sanctions.