A la réunion du Conseil des ministres de ce vendredi 31 décembre 2021, la ministre du Portefeuille et le ministre des Transports, voies de communication et de désenclavement, doivent présenter un rapport succinct sur l’état des lieux de la liquidation des Lignes aériennes (ex-Air Zaïre), sept ans après. C’est sur injonction du président de la République faite à ces deux membres du gouvernement lors la 34ième réunion du Conseil des ministres tenue le vendredi 24 décembre dernier.
D’après le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, ce rapport devra comporter les éléments suivants : la créance certifiée des LAC sur l’Etat Congolais, la dette sociale certifiée due aux agents des LAC, la dette envers d’autres créanciers, la valeur marchande du patrimoine existant, les autres litiges importants. L’enjeu sera d’apprécier le patrimoine disponible des LAC d’une part, et de faciliter une meilleure prise de décision en rapport avec la mise en œuvre d’un nouveau véhicule à même de propulser l’exploitation optimale des activités aériennes dans notre pays d’autre part.
Saluant cette injonction du président de la République qui, dit-il, a été inspiré par Dieu face à la misère noire que traverse les agents et cadres des LAC, Léonard Kinsembe, SG de l’ONG de défense des droits des Agents et Cadres de Lac (DAC-ONG), interpelle vivement la ministre du portefeuille, Adèle Kahinda, qui, selon lui, bloquerait l’exécution des ordonnances du Conseil d’Etat en faveur de LAC.
« Ça fait huit ans que nous nous battons, que nous avons décrié cette liquidation-dissolution illégale, mais personne ne nous écoutait. Mais la seule chose que nous allons demander à la ministre du Portefeuille c’est d’être sincère. Qu’elle examine les textes qui règlementent le désengagement de l’Etat dans les entreprises publiques et les applique correctement. Qu’elle reconnaisse que notre combat a été légal et qu’aujourd’hui il y a le Conseil d’Etat qui nous a donné raison même si la ministre du Portefeuille a toujours refusé d’exécuter les ordonnances du Conseil d’Etat », a déclaré Léonard Kinsembe interviewé par RTVS 1, avant d’ajouter : « Notre désir est que cette entreprise ne disparaisse pas, qu’on ne vende pas son patrimoine pour le bien des prédateurs mais qu’il puisse servir comme un soubassement à la création de la nouvelle compagnie Air Congo et que l’on paie les décomptes finals et tous les droits de travailleurs de LACS. Nous en avons perdu plus de 600 ».
A Chérubin Okende, ministre des Transports, voies de communication et de désenclavement, qui avait été enfant maison, les agents de LAC lui demandent tout simplement de manifester la compassion qu’il avait toujours manifestée pour eux quand il était Administrateur-directeur technique et commercial et Administrateur-directeur général de LAC. En effet, dans une interview accordée à Scooprdc.net, Chérubin Okende avait déclaré : « La liquidation était une mauvaise décision politique. Il n’était pas opportun à ce moment-là d’envisager la liquidation et la dissolution de LAC d’autant plus que nous-mêmes avec le personnel avions déjà cerné les conditions de la relance de cette grande compagnie aérienne nationale. Bon, je ne veux pas rentrer dans la polémique, l’autorité de l’époque avait pris cette décision, mais aujourd’hui il faut savoir en quoi cette liquidation profite-elle au personnel de LAC, des gens qui ont travaillé pour donner un patrimoine immobilier consistant à cette compagnie, mais qui sont aujourd’hui des délaissés pour compte. On est en train de brader le patrimoine immobilier de LAC » (lire l’article de Scooprdc.net : Chérubin Okende sur la création de la nouvelle compagnie Air Congo : « Nous voudrions avec Félix Tshisekedi, reprendre cette fierté d’être un grand pays au cœur de l’Afrique » (Interview exclusive)).
Maintenant que le président de la République lui a demandé de lui faire un rapport sur LAC, voilà un défi qu’il doit relever et pour lequel les agents attendent l’applaudir fortement.
