C’est un revirement et le mot est à juste place, à écouter la chanson dédiée au président de la République, Félix Antoine Tshisekedi par la chanteuse Tshala Muana « la reine de mutuashi ». Connue comme une kabiliste patentée, interpellée même par l’Agence nationale de renseignements (ANR) pour avoir chanté « Ingratitude » dans laquelle elle s’en prenait à Fatshi pour avoir interrompu le mariage CACH-FCC, Tshiala Muana a surpris avec sa chanson « Fatshi Béton » alors que l’on attendait la chanson « Lwambo mboka ebebi » dont l’annonce décrivait la misère dans le pays.
Dans sa chanson en Tshiluba, toujours au rythme de mutuashi, Mamu nationale dit ceci de Félix Tshisekedi : « La personne qui place Dieu devant tout, Dieu ne l’abandonne pas. Quelle que soit la longueur ou durée de la nuit, le soleil apparaîtra. Le lion est sur le chemin, soutenons-le. Dieu qui a créé les humains, a créé les temps. Les enfants de Dieu ne peuvent pas rater, ce temps est du fils de « plein le fauteuil » (Ndlr : Etienne Tshisekedi), le temps des enfants de Nsanga Lubangu ».
Elle appelle tous les Congolais à soutenir le Lion (Fatshi) qui est sur le chemin. Pour elle, Fatshi est un « homme solution » et avec lui le pays est en train de s’améliorer. « Félix Tshisekedi n’est pas injuste, c’est le président de la République à nous tous, il n’est pas pour la tribu, il est pour toute la nation », chante-t-elle comme David louant le roi Saül.
Selon la « reine de Mutuashi », avec Fatshi, la nuit s’est déjà dissipée et ce qui reste n’est que le brouillard. Et de mettre au défi ceux qui prédisaient que Tshisekedi ne pouvait jamais prendre le pouvoir : le voilà dans le fauteuil présidentiel.
Quelle que soit sa tendance politique kabiliste, ya Tshiala Kadiombo reste artiste. Elle a chanté Mobutu, elle a chanté Kabila père et fils, du temps fort du MLC opposé au PPRD, elle avait chanté pour Alex Kande Mupompa dans sa campagne à l’américaine aux législatives de 2006 à Kananga, elle a chanté Moïse Katumbi, Ngoyi Kasanji, François Muamba, Lubaya…, bien que les uns opposés politiquement aux autres.
Ce qui est vrai, avec cette chanson dédiée à Fatshi, les péchés de Mamu nationale sont effacés aux Kasaï où elle était considérée comme opposée au pouvoir d’un kasaïen et agaçait tout le monde. Elle y est désormais la bienvenue.