Tous les leaders politiques du Kasaï oriental sont à Mbuji-Mayi pour accueillir le président de la République Félix Tshisekedi qui arrive dans la ville diamantifère ce vendredi 24 décembre pour passer les festivités de fin d’années avec ses frères de province. Tous les hôtels sont pleins et il n’y a pas de place pour les nouveaux venus.
Chaque leader a placé son calicot ou banderole dans un coin de la ville qui lui soit favorable, souhaitant la bienvenue à Fatshi Beton et lui annonçant son soutien. Seulement, ces calicots et banderoles qui inondent Mbuji-Mayi, décorent malheureusement une ville qui pue la misère et présente un visage d’un grand village à l’abandon où l’eau et l’électricité sont une denrée rare. Déjà de la vue aérienne, ce sont des ravins béants qui sont aperçus çà et là. Les routes sont dans la majorité défoncées et impraticables. Le prestigieux camp Miba qui faisait la beauté de Mbuji-Mayi avec toutes ses artères macadamisées et électrifiées ainsi qu’avec son club où plusieurs activités sportives et culturelles étaient organisées, est l’ombre de lui-même. Il n’y faut plus beau vivre.
Ce qui est bizarre, la plupart de ces « grands leaders » qui ont pris d’assaut Mbuji-Mayi pour être vu par Fatshi et se font la guerre de leadership, n’ont pas de maisons dans la ville et habitent le peu d’hôtels présentables, privant ainsi les visiteurs non originaires des places dans ces hôtels. Une honte pour des personnes à qui la province a tout donné et fait des riches ! Mais ce vendredi ils ont mobilisé femmes, enfants et jeunes à coup de modiques sommes d’argent et de manipulation pour prouver leur faux leadership.
Donc, Fatshi arrive dans une ville où l’économie est par terre et où tout est à refaire. Le premier défi qu’il devra relever pour gagner la confiance de ses frères, c’est la relance et le redressement total de la Minière de Bakwanga (Miba) ; cette entreprise autour de laquelle tournait toute l’économie de la province du Kasaï oriental avant son démembrement. Le reste s’en suivi lorsque l’argent commencera à circuler dans la ville comme dans le temps passé surtout si l’institution financière allemande Kreditanstalt für Wiederaufbau (KFW) parvenait à réhabiliter la centrale de Tshiala II pour une production de 8 Mégawatts.
Les Est-kasaiens en général et les Mbuji-mayiens en particulier veulent voir pendant son séjour annoncé d’un mois dans leur province, le fils Tshisekedi d’heureuse mémoire, leur donner sourire aux lèvres avec des actions concrètes à impact visible.