RAM : Kibassa se déresponsabilise et charge Tshisekedi via Christian Katende

On n’en dirait pas assez, la taxe ou la redevance ou encore la rémunération des prestations dénommée « RAM », c’est selon, est la bête noire de tous les Congolais. Depuis son instauration et ses prélèvements sur chaque téléphone, soit 7 USD par an pour les smartphones et 1 USD pour les analogiques, personne n’en veut, du député national à l’agriculteur, du citadin au villageois.

La personne ciblée et bête noire de tous sur qui toutes les flèches sont dirigées : Augustin Kibassa, ministre de Poste, Télécommunications, Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (PT-NTIC). Aucun utilisateur du téléphone de l’applaudit surtout que l’argent prélevé pour le compte de RAM, plus de 40 millions USD déjà, n’est pas retracé dans le budget national et a une destination floue.

Exacerbé par les critiques, le fils Kibasa semble péter le plomb et se déresponsabilise. Selon actualite.cd qui cite le ministère de PT-NTIC, les recettes collectées dans le cadre de RAM, sont logées dans le compte de l’ARPTC dont le président (Christian Katende) est le seul ordonnateur des dépenses. Or, lorsque l’on sait que l’ARPTC dépend directement de la présidence de la République, donc de Félix Tshisekedi qui n’a pas même pas évoqué cette question de RAM dans son discours devant le Congrès du Parlement, il y a lieu de croire qu’Augustin Kibassa s’est débarrassé de cette croix lourde qui pesait sur lui. Non sans raison, car qui dit Christian Katende à l’ARPTC, voit directement Fatshi. Mais pourquoi cette opacité sur la gestion de ces millions USD « escroqués » auprès de la population censée être défendue et protégée à travers le slogan « le peuple d’abord » ? Et pourquoi Fatshi est-il insensible face à cette question décriée de RAM ? Même le Sénat dirigé par le pro-Fatshi Modeste Bahati, plaide pour la suppression de cette perception automatique sur le crédit rechargé des abonnés des sociétés de télécommunications.

En effet, après trois mois  d’intenses travaux, la Commission Ecofin et bonne gouvernance du Sénat a présenté en plénière du lundi 13 décembre 2021 le rapport intérimaire sur l’évaluation des recommandations formulées par le Sénat lors de l’examen des lois de finances 2020, 2021 et des lois portant reddition des comptes des exercices 2018 et 2019. Il était question d’additionner les membres du gouvernement, les responsables des régies financières et des services publics de l’Etat pour une meilleure application de la loi relative aux finances publiques, dans la perspective d’augmenter les ressources du budget de l’Etat.

Mais selon le président de cette commission Ecofin, le sénateur Célestin Vunabandi, la taxe RAM a un caractère arbitraire et inique même si elle est assise  sur des dispositions réglementaires au demeurant contestables. Pour lui, à partir du moment où le RAM est un prélèvement obligatoire dont la contrepartie n’est pas perceptible, il prend le caractère d’une taxe parafiscale qui ne peut être perçue qu’en vertu de la loi et comptabilisée au Trésor public (lire l’article de scooprdc.net : Illégalité de la taxe RAM : La DGRAD cloue l’ARPTC !).

Il constate malheureusement que la clé de répartition de recettes de RAM cachent une certaine opacité dans sa gestion : 65% pour l’ARPTC, 5% pour les opérateurs en télécommunications et 30% pour une firme sous-traitante (Ndlr : 5C Energy) dont les prestations restent énigmatiques, selon le sénateur Célestin Vunabandi (lire aussi l’article de Scooprdc.net : Illégalité de la taxe RAM : La DGRAD cloue l’ARPTC !)

Pour la Commission Ecofin du Sénat, il faudra, en plus de la suppression de RAM, une restitution aux usagers des téléphones de fonds qui ont été indûment perçus et l’organisation des consultations techniques avec les professionnels des télécoms en RDC pour repenser complètement le RAM.

  • Bendélé Ekweya té

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