L’on a failli vivre au Sénat, ce jeudi 09 décembre, la même scène qui s’est déroulée à l’Assemblée nationale le 03 décembre dernier entre le président du Bureau, Christophe Mboso, et le député Delly Sessanga qui s’étaient insultés réciproquement « délinquant » et « voyou ». En effet, prenant la parole dans le cadre d’une motion d’information, le sénateur Augustin Matata Ponyo s’est virilement attaqué au Bureau, mais beaucoup plus à son président, Modeste Bahati Lukwebo, qu’il accuse ouvertement de monteur de faux dossiers avec la justice, d’être complice avec le procureur général pour le maintenir en état d’otage judiciaire.
Même devant les journalistes dans le hall, l’ancien premier ministre a allégué que c’est Modeste Bahati qui a demandé au procureur de ne pas notifier le Bureau de façon à l’empêcher à recouvrir ses immunités levées.
En réaction aux allégations de Matata Ponyo, le président du Sénat incriminé se dit d’emblée avoir la conscience tranquille et n’avoir jamais des problèmes avec personne, et par conséquent pas concerné par ces allégations. Modeste Bahati déclare que son bureau attend être notifié par la Cour de cassation du non-lieu dans l’affaire des biens zaïrianisés pour laquelle les immunités ont été levées par le Sénat. Il précise que le dossier Bukanga Lonzo pour lequel la Cour constitutionnelle s’est déclarée incompétente, ne concerne nullement le Sénat étant donné celui-ci avait rejeté le réquisitoire du procureur près la Cour constitutionnelle.
Toutefois, Modeste Bahati dit « Vieux Maradona » balance à Matata Ponyo qui s’attaque à lui : « Vous êtes responsable de vos actes, il faut en répondre, il ne faut pas chercher des boucs-émissaires ». Estimant que le dossier Bukango Longo n’ayant pas connu un examen de fonds, le « Vieux Maradona » conseille à « l’homme à la cravate rouge » d’aller jusqu’au bout pour prouver son innocence tant clamée en lieu et place de s’attaquer inutilement aux personnes non concernées par le dossier. « Le Sénat n’est pas une juridiction. Si vous voulez vous défendre, allez vous défendre auprès de la justice », répond-il à Matata Ponyo en lui disant que la levée de ses immunités a été conforme à la Constitution, aux lois du pays et au règlement intérieur du Sénat comme le Conseil d’Etat par lui saisi, le lui a fait savoir.
Pour Modeste Bahati, Augustin Matata Ponyo récupérera automatiquement ses immunités que lorsque le procureur près la Cour de cassation aura notifié le Bureau du Sénat sur le classement du dossier « Biens zaïrianisés » pour lequel ces immunités ont été levées.
Du reste, il garantit à Mapon qui prétend que son dossier est politique que politiquement il n’a rien contre lui. « Moi personnellement je vais vous en vouloir pour quelle raison. Politiquement, comment je peux vous en vouloir ! Vous connaissez ma position ; vous connaissez mon poids politique, je vais vous envier pour quelle raison cher collègue ? Vous êtes seul, mais moi j’ai combien d’élus derrière moi ? J’ai 70 députés provinciaux, j’ai 41 députés nationaux, j’ai des sénateurs, j’ai des gouverneurs, des présidents des Assemblées provinciales, je vais vous en vouloir pour quelle raison ? », a fait savoir du haut de son perchoir Modeste Bahati à Augustin Matata Ponyo.