Si l’euphémisme voudrait que l’on parle d’envolée verbale, l’expression est de loin moins significative à la réalité de l’accrochage qui a eu ce vendredi 3 décembre à l’hémicycle entre d’une part Christophe Mboso Nkodia Puanga, président de la chambre basse du parlement, et Delly Sessanga d’autre part, député national et président du parti Envol. Pour cause, l’intervention musclée de ce dernier qui a accusé l’exécutif congolais de délinquance financière en suscitant la colère et la désapprobation du speaker Mboso.
En effet, prenant la parole lors de la plénière, Delly Sessanga a fait remarquer dans ces propos que la RDC n’avait pas de loi de finances. Pour lui, tout est fait dans la délinquance financière.
« ...une gouvernance à col blanc de ceux qui gouvernent et le parlement fait semblant de faire une loi de finances, que le gouvernement détricote derrière. Dans ces conditions, le peuple congolais ne peut rien attendre d’un budget qui est voté dans ces conditions si on ne sanctionne pas ceux qui gouvernent et qui détournent les crédits qui sont alloués par le parlement à des tâches d’intérêts collectifs » a-t-il dit.
Devant ces mots, le vieux mobutiste a perdu son flegme et aussitôt, il a exigé à Sessanga le retrait de ses propos. Ce dernier refusera de s’exécuter. Alors les insultes sont parties dans les deux sens en commençant par Mboso qui devant le refus de Sessanga, le traitera de délinquant : « …retirez ces propos …c’est vous qui êtes délinquant alors... »
Plus loin, le fils Sessanga dans sa verve de juriste et d’enseignant, enfonce encore un peu plus, le vieux « roublard ».
» ...ce parlement est devenu une religion avec un pape qui ne croît en rien. C’est un parlement où le débat n’a pas lieu. On m’a retiré la parole sur le fait d’avoir dénoncé la délinquance des autorités publiques dans les détournements des fonds publics par rapport aux affectations qui leurs sont assignés. C’est une gravité extrême dans un pays qui se veut démocratique… » s’en est écrié Delly Sessanga avant de lancer à un confrère qui lui posait la question au sujet de son accrochage avec le président Mboso : » C’est un voyou, Mboso, c’est un voyou« .
Ce qui est vrai est que si le vieux septuagénaire surnommé « Vieux Biden » est accusé depuis qu’il est à la tête de l’Assemblée nationale, non seulement de se comporter en petit dictateur mobutiste, mais aussi d’être le chantre et adulateur envers le régime Tshisekedi qui lui a offert ce porte pour terminer en beauté ses derniers jours sur la terre dans la gloire, le fils Sessanga est qualifié d’aigri pour le fait qu’il ne s’est pas retrouvé dans le gouvernement Ilunkamba et surtout celui de Sama Lukonde. Ayant perdu tout espoir, il a tourné les armes de critiques exacerbes envers le régime qu’il a pourtant soutenu pas plus que hier.
Mais ce qui inquiète c’est lorsque la voyoucratie et la délinquance élisent domicile à la chambre des « honorables ». Kiadi kibeni, diront les Ne Kongo.