La liberté accordée par le procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe, Bonheur Luntaka, à l’ancien ministre de l’EPST, Willy Bakonga, condamné d’ailleurs par la Cour de cassation, a été dénoncée par la ministre d’Etat, ministre de la Justice, Rose Mutombo, qui a demandé au procureur de la Cour de cassation de prendre ses responsabilités immédiatement face à ce manquement (lire l’article de Scooprdc.net : Mise en liberté indue de Willy Bakonga : Rose Mutombo s’oppose et exige son retour en prison).
Ce dernier est saisi par la ministre parce que c’est lui le chef hiérarchiquement direct du procureur général près la Cour d’appel incriminé.
Des magistrats et juges consultés par Scooprdc.net pour avoir l’éclairage sur ce dossier, donnent pleinement raison à la ministre Rose Mutombo et soutiennent qu’il y a eu dans le chef du PG Bonheur Luntaka une tricherie, un montage mafieux, un abus et excès de pouvoir. Et pour cela, son chef hiérarchique direct saisi par la ministre de la Justice devra et ce, sans tergiverser devant cette dénonciation aussi grave, ouvrir une action disciplinaire, prendre de mesures d’interdiction ou mesures conservatoires, c’est-à-dire le suspendre de ses fonctions.
Ensuite, le PG Victor Mumba devra fixer le dossier du PG Bonheur Luntaka devant le Conseil supérieur de la magistrature dans sa chambre nationale de discipline pour que celle-ci prononce une peine éventuellement de révocation parce que l’incriminé a terni l’image de la magistrature, il a porté atteinte à son honneur, abusant ainsi de la confiance des justiciables congolais.
« Etant donné que la décision de condamnation de Willy Bakonga était de la Cour de cassation en premier et dernier ressort et qu’elle n’était pas susceptible d’aucun recours, le PG Bonheur Luntaka a juste fait un montage mafieux en intégrant intentionnellement dans la liste de bénéficiaires de la grâce présidentielle, le nom de Willy Bakonga non concerné. C’est un acte délibérément posé qui appelle, outre les sanctions administratives, les sanctions pénales », déclare un haut juge dont le média en ligne tait expressément le nom pour raison de protection de sources.
Ainsi, sur le plan pénal, ce haut juge soutient que le PG Bonheur Luntaka a commis un fait répréhensif qui s’apparente à une complicité d’évasion d’un condamné. Il a habillé l’évasion de Willy Bakonga et doit être poursuivi pénalement. Aussi, le PG Bonheur Luntaka doit être poursuivi pour faux en écriture du fait que sa lettre transmise au directeur de la prison centrale de Makala a outrepassé ses prérogatives et cela s’appelle « abus et excès de pouvoir », soutient le haut juge.
Dans le milieu de la magistrature, l’on s’en presse voir le PG Victor Mumba agir vite. « Le PG près la Cour de cassation ne doit pas être complaisant. Sinon, il sera complice de son ancien membre de cabinet », réagit un avocat qui connait les relations entre les deux PG.
Cet avocat qui qualifie le PG Bonheur Luntaka est le magistrat le plus médiocre par la qualité moins appréciée de ses prestations, révèle que ce dernier a été dans le cabinet du PG Victor Mumba à la Cour de cassation avant sa nomination comme numéro 1 du Parquet près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe. Il fait remarquer aussi que le PG Bonheur Luntaka nommé à Isiro dans le Haut-Uele, avait saboté cette affectation, préférant rester travailler au cabinet du PG Mumba.
Auteur de beaucoup d’abus judiciaires, l’accuse-t-on dans le milieu de la magistrature, Bonheur Luntaka bénéficierait de la protection d’un certain Tony Tshisekedi qui serait proche cousin du président de la République Félix Tshisekedi. C’est de lui qu’il tirerait sa force pour narguer quelques fois même ses supérieurs.