Réhabilitation du marché central de Kinshasa : Ngobila essoufflé ?

Par Junior-Gradel IKA

Fermé et détruit depuis le 20 janvier dernier, le marché central communément appelé « Zando » dont les travaux de réhabilitation étaient annoncés en grande pompe, est devenu le lieu le plus sale de la ville de  Kinshasa, qui elle-même est plongée dans une insalubrité indescriptible.

Un véritable arsenal de saleté qui laisse à désirer : immondices, urines et autres excréments jonchent les allées de l’espace qui abritait les pavillons. Une odeur nauséabonde insupportable arrose le lieu au grand désarroi des vendeurs et acheteurs d’à côté, de surcroît plongés dans une promiscuité sans précédent et exposés à plusieurs maladies.

Onze mois après, la promesse de Ngobila tarde à s’accomplir. Le gouverneur de la capitale congolaise est plus préoccupé par le recrutement des influenceurs sur  réseaux sociaux qui devraient   métamorphoser sa mauvaise gestion en bonne. L’interpellation du  premier vice-président de l’assemblée nationale n’aura décidément rien changé.

« Une ville comme la nôtre, de l’aéroport jusqu’au centre-ville, il y a des immondices. Tous les caniveaux de la ville de Kinshasa sont bouchés. Il y a des immondices partout, des marchés pirates partout. Imaginez-vous les conséquences. La ville de Kinshasa n’est pas gouvernée. Il y a absence totale de l’autorité de l’Etat dans cette ville », avait lâché Jean Marc Kabund.

Mais qu’est-ce qui justifient le non suivi et son silence sur ce dossier ? Selon certaines langues, «Le maître-nageur 500 Gigas » aurait touché ses 500 mille USD pour la fermer et toucher son regard ailleurs.

Le président du syndicat des vendeurs du grand marché a même  exigé il y a peu le remboursement des biens des commerçants détruits dans les entrepôts lors de la démolition des pavillons par les autorités de la ville. « A l’autorité du pays, je demande d’abord le remboursement des biens des commerçants déjà détruits au niveau du marché central. Que cela se fasse vite parce que tout le monde dans ce pays vit toujours dans de petits commerces. Je demande au Président (de la République) de donner au gouverneur de la ville, afin de récompenser tout le monde », avait déclaré Chico Balongwa. Mais jusqu’ici Ngobila fait la sourde d’oreille.

Bras de fer entre Ngobila et Kankonde

Avant la démolition de « Zando », l’on se rappelle bien de ce bras de fer qui a opposé le gouverneur Gentiny Ngobila au vice-premier ministre et ministre de l’intérieur Gilbert Kankonde. Ce dernier avait  demandé de surseoir les travaux qui violaient la loi et les droits des tiers. Mais Ngobila s’était imposé avec la fameuse phrase « oyo  aboyi a sala mokili na ye », entendez : Que tout celui qui s’oppose crée son univers !

À ce niveau  tout porte à croire que l’annonce de ces travaux confiés à l’entreprise SODEMA, avec un financement de FBN BANK RDC n’était qu’un slogan pour la consommation de la population. 11 mois après Ngobila très essoufflé, n’en parle même plus.

Ngobila, la réincarnation de Kimbuta ?

Tout est clair, Gentiny Ngobila est l’ombre de son prédécesseur André Kimbuta. Ce dernier accusé par les kinois  d’avoir transformé la ville de Kinshasa en poubelle, serait  d’ailleurs, selon certains, mieux que son successeur.

Gentiny Ngobila a décidé de gérer la ville virtuellement. L’homme médiatise  toutes les actions de petites envergures qu’il opère dans le but d’obliger la population à accepter sa façon de faire. Malheureusement  tout le monde n’est pas frappé de cécité, Kinshasa est tout sauf une ville propre.

Que dire du programme Kinshasa Bopeto ?

Lancée le 19 octobre 2019, cette campagne ambitieuse avait selon son concepteur Gentiny Ngobila, l’objectif de rendre propre la ville de Kinshasa. Plusieurs personnalités dont le président de la République avaient fait le déplacement de la commune de Bandalungwa  pour assister au lancement de ce programme qui plus de deux ans après,  bat de l’aile et se révèle creux.

  • Bendélé Ekweya té

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