Par Junior-Gradel IKA
Il était plus que temps pour Félix Tshisekedi de fumer le calumet de la paix avec l’église catholique qui, depuis un temps ne cesse de tirer à boulets rouges sur son pouvoir, fustigeant sa gestion de res publica avec comme goutte qui a fait déborder le vase, le dossier bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Oui ! Félix Tshisekedi a évité d’engager un bras de fer avec les pères de cette église traditionnelle qui en ont fait voir de toutes les couleurs à son prédécesseur. Ils restent sans doute les tombeurs du régime Kabila.
Tshisekedi ayant été à leur côtés dans sa casquette d’opposant au régime de Joseph Kabila n’a pas hésité de les recevoir vendredi 26 novembre 2021 dans la soirée à Kinshasa pour des échanges à vive voix. Une rencontre qui a visiblement eu pour objectif principal de calmer les ardeurs.
Tenez ! Bien avant, les évêques catholiques critiquaient violemment la gestion de quelques secteurs de la vie nationale dont la gratuité de l’enseignement qui, selon eux, reposait sur l’exploitation des enseignants, mais également l’état de siège pour manque des résultats probants ainsi que l’entérinement du bureau Kadima à la CENI.
Opposé à la nouvelle configuration de la CENI avec à sa tête Denis Kadima, la CENCO avait indiqué être « très déçue » et dès lors n’aménageait point le régime Tshisekedi dont elle dénonçait les dérives dictatoriales. En réaction, les princes de ces églises ont subi des menaces, des insultes et des intimidations de la part des cadres et militants de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti au pouvoir.
Félix Tshisekedi s’étant rendu compte que toutes ces déclarations présageaient une détérioration de ses rapports avec les princes de l’église dont il maîtrise la force de mobilisation lors des manifestations publiques qui d’ailleurs étaient entreprises par le CALCC et le MILAPRO, a opté pour un arrangement à l’amiable.
Les discussions entre lui et ses hôtes, 18 évêques tous membres du comité permanent, ont tourné autour de la situation sécuritaire et politique de la République démocratique du Congo. Mgr Marcel Utambi a remis au chef de l’État, au nom de la délégation, un mémorandum contenant les propositions de l’église catholique dont la requalification de l’état de siège, quelques directives pour éviter des situations de grève des enseignants.
S’agissant du bureau de la CENI, le Président de la CENCO a indiqué « qu’il y a une étape déjà franchie ». « Il y a un temps pour tout. Un temps pour se quereller et un temps pour aller de l’avant. Le plus important est de marcher ensemble », a indiqué le Président de la CENCO à la presse.
Félix Tshisekedi déjoue le bloc patriotique
Les propos de Mgr Marcel Utembi démontrent clairement que l’entérinement de Denis Kadima comme président de la CENI était adoubé par les prélats catholiques. Une victoire précieuse pour Félix Tshisekedi si l’on se rend compte que le bloc patriotique opposé à la procédure ayant conduit à l’installation du bureau Kadima n’aura plus l’appui de la CENCO. Celle-ci est un pion majeur dont l’absence se fera sentir aux prochaines manifestations du bloc patriotique de Lamuka et FCC.
Les manifestions de rue étant l’initiative de CALC et MILAPRO, deux structures des églises catholique et protestante obéissante à ces dernières, une des jambes du Bloc patriotique lui est amputée par Félix Tshisekedi qui, si la situation restait intacte, aura réussi à s’ouvrir le boulevard pour la présidentielle de 2023.
La pluie jouant à sa faveur par deux fois, la marche prévue ce samedi 27 novembre a été perturbée. « Suite à la persistance de la pluie sur toute l’étendue de la ville, le CALCC-MILAPRO reportent la marche de ce jour à une date ultérieure. Merci pour la mobilisation des forces sociales et politiques. La lutte continue », écrit Me Hervé Diakese, porte-parole du CALCC sur son Twitter.