Ce mardi 23 novembre 2021 dans la soirée, une délégation interinstitutionnelle constituée des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, du premier ministre et du Conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité, est allée rencontrer le cardinal Fridolin Ambongo en sa résidence à Limite.
Même si au sortir de cette rencontre de plus de deux heures, des déclarations ont été faites pour lui donner un caractère simpliste d’échange régulier et familial auprès d’un père spirituel, il a été question d’une rencontre des vérités, des vérités crues mais dites dans la convivialité, au regard de la situation politique que traverse le pays, laquelle accentuée par la protestation par les églises catholique et protestante contre l’entérinement du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Après la marche le 13 novembre dernier et le sit in interdit devant le bureau de la CENI le 22 novembre et la marche programmée le 27 novembre prochain par le CALC et le MILAPRO, deux structures respectivement des églises catholique et protestante, les animateurs de ces institutions étatiques (présidence de la République, Assemblée nationale et Sénat ainsi que le gouvernement) ont pensé recourir au dialogue pour aplanir les divergences et éviter de donner l’image d’un conflit entre l’église et l’État. Trêve de croisade…
«Nous avons l’habitude de venir ici auprès de notre Père spirituel, notre archevêque. Mais aujourd’hui, nous sommes venus à cause de rumeurs véhiculées dans les réseaux sociaux. Nous sommes venus échanger avec son Eminence pour clarifier certaines choses, car il y a des gens qui veulent profiter du nom de l’Eglise pour faire n’importe quoi», a déclaré Christophe Mboso, président de l’Assemblée nationale, en précisant qu’il n’y a aucun problème entre l’Etat et l’Eglise catholique et le cardinal, en particulier. Il y a plus tôt un grand intérêt à continuer la collaboration avec l’Eglise pour le bien-être des populations et pour le progrès de l’Eglise catholique au Congo.
Une déclaration hautement politique qui démontre qu’il y a eu de non-dits à la presse. Quels sont ces gens qui veulent profiter du nom de l’église pour faire n’importe quoi ? Est-ce la récupération des actions du CALC pour les caciques kabilistes du FCC ?
La déclaration du cardinal Fridolin Ambongo, bien que cachant aussi de non-dits, transparaît un malaise qu’il aurait fallu dissiper. « Nous avons échangé sur tout ce qui peut prêter à des interprétations, comme vous avez l’habitude de lire sur les réseaux sociaux où on écrit n’importe quoi sur le cardinal. C’était pour nous l’occasion de clarifier les choses et répartir sur des bases nouvelles. L’Eglise comme l’Etat, nous sommes au service du même peuple. Nous avons intérêt à travailler ensemble pour aller de l’avant afin que notre peuple vive dignement. Nous espérons qu’à partir de maintenant, nous repartons sur des bases nouvelles », a déclaré le prélat catholique.
La démarche conjointe des présidents des bureaux du Parlement, du premier ministre et du Conseiller spécial du président de la République en matière de sécurité, est sans doute dans la logique de couper de l’herbe sous le pieds des caciques kabilistes qui veulent se faire du poil de la bête en profitant de la chaleur des actions des laïcs catholiques et protestants qu’ils avaient pourtant maltraités hier quand ils étaient aux affaires.
Iront-ils aussi rencontrer le président et représentant légal de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), André Bokundoa ? Possible.