Lettre ouverte de Constant Mutamba au FCC : Cocktail d’humilité, d’amertume et de révolte !

C’est une expression à la fois d’humilité, d’amertume et de révolte que Me Constant Mutamba, président de la Nouvelle Génération pour l’Emergence du Congo (NOGEC) manifeste dans sa lettre ouverte de sept pages intitulée « ma part de vérité » et adressée, jeudi 18 novembre 2021, à ses camarades cadres et militants du Front Commun pour le Congo (FCC).

Humilité oui, parce que l’on sent un Constant Mutamba dans un style humble d’un jeune qui s’adresse à ses aînés. « Vous avoir côtoyés, a été pour moi une chance immense, car de vous jeunes comme vieux, j’ai beaucoup appris de la vie et de la politique…Je ne peux donc en aucun cas rendre impure ma conscience, en crachant sur sa personne (Ndlr : Joseph Kabila, ni sur son œuvre le FCC qui nous rassemble tous, quelque légitime qui puisse paraitre ma revendication », écrit-il d’emblée pour exprimer d’une manière ou d’une autre sa gratitude envers l’autorité morale du FCC  et d’autres aînés de cette plateforme politique pour qui, écrit-il, il garde une grande estime.

Bien qu’humble, le jeune Constant Mutamba ne se départit pas de sa résistance de « crocodile » et ne s’empêche de cracher son amertume. Tout en disant victime des coups politiques de tout genre au sein du FCC, il vante tout de même son combat qui a été toujours et demeure celui du renouveau politique au sein de cette famille politique de Joseph Kabila, mais aussi du pays.  « …notre peuple a besoin d’une nouvelle offre politique, portée par une autre génération des politiques débarrassés des tares de gestion qui ont détruit notre société depuis son accession à la souveraineté internationale…j’ai plusieurs fois assumé ce combat en interne, en invitant certains aînés pour qui je garde une grande estime, à se délester un peu et à laisser la jeune génération jouer le front office, pour le bien de tous, surtout au regard des enjeux politiques actuels », écrit le « Croco de Lubao ».

Fustigeant la boulimie de certains partis et regroupements politiques qui gardent encore des mandataires au sein des entreprises publiques, des bourgmestres et autres cadres politico-administratifs dans la territoriale sans leur demander de démissionner, mais leur exigeant par contre des cotisations mensuelles, Constant Mutamba trouve malsain et moins sérieux que le FCC soit un pied dans la gestion du pays, un pied dans l’opposition. Le dire ainsi, fait-il remarquer, n’est pas synonyme de sa manipulation par le pouvoir en place pour déstabiliser le FCC en vue d’occuper un poste à la CENI.

« Combien de camarades présidents des partis et regroupements politiques, de surcroit de l’espace Kasaï, avaient-ils refusé comme moi le gain matériel au profit de la famille politique ? Combien de ceux qui se disent rester fidèles au FCC et à son Guide, ont-ils démissionné de leurs charges publiques (PCA, DG, administrateurs, etc.) parce que le FCC a décidé de faire l’opposition ? Entre ces camarades et nous, qui est réellement resté fidèle à la ligne du FCC ? », argue-t-il avant de préciser : « Notre dynamique révolutionnaire interne est loin d’être un FCC bis, créée pour raisons des positionnements individuels. Elle a pour vocation de faire entendre la voix des camarades qui se sentent rejetés et obtenir les réformes profondes au sein de notre famille politique ».

Déresponsabilisation de Néhémie Mwilanya

A ceux qui voient la main noire du professeur Néhémie Mwilanya, ancien coordonnateur du FCC, derrière Constant Mutamba depuis qu’il a commencé sa guerre de révolution au sein du palais en dissolvant la Cellule de crise dirigée par Raymond Tshibanda, le « Croco de Lubao »  répond sans ambages : « Réfléchir librement et à haute voix sur cette situation qui mine la cohésion de notre famille politique devient-il synonyme de manipulation de l’Honorable Coordonnateur national, le professeur Néhémie MWILANYA dont la loyauté envers notre Guide ne souffre d’aucun doute ? Il y a 11 mois, certains camarades jeunes du PPRD étaient montés au créneau à travers les médias, pour exiger publiquement le départ de la Coordination du FCC. Etaient-ils eux aussi manipulés par nos ainés du PPRD ? Etaient-ils pour autant exclus du FCC par la Coordination ? Jusqu’à quand allons-nous continuer à chosifier, à dénigrer, à humilier la jeunesse montante de notre famille politique, au point de lui priver même de sa liberté de pensée et d’expression ? ».

Pas hypocrite, il reconnait son rapprochement avec Néhémie Mwilanya dont il vante énormément le sens élevé d’humilité et d’humanité avec la capacité d’unification du FCC que de division comme c’est le cas aujourd’hui. « Quel intérêt a-t-il à diviser le FCC dont il demeure Coordonnateur ? A qui profite la situation de crise actuelle ? Il me parait donc injuste et peu catholique de vouloir l’associer à notre démarche revendicative interne qui n’engage que nos partis et regroupements politiques respectifs, qui se reconnaissent en notre Guide », défend-il Néhémie Mwilanya.  

Départ du FCC ?

Ce n’est pas encore l’option pour le moment. Car dans ses différents tweets, Constant Mutamba  affirme se battre à l’interne avec d’autres présidents membres de la Conférence des partis et regroupements politiques du FCC en vue d’apporter le changement pour afin que le FCC se doit de se présenter comme une véritable alternative à la gouvernance actuelle avec une nouvelle recette politique, présentée par des hommes et des femmes renouvelés.

Refusant le rôle de marionnette, insulteur, porteur de mallette, garde du corps ou encore commissionnaire, Constant Mutamba n’exclut pas, comme dit-on ‘’à l’impossible nul n’est tenu’’, la possibilité de quitter le FCC, mais tout en restant fidèle à son autorité morale, Joseph Kabila. « Si ma personne gêne et que les contradictions ne sont plus acceptées, je préférerai in extremis démissionner du FCC, plutôt que de le dédoubler, et resterai toujours attaché aux idéaux révolutionnaires du Guide Idéologique, Son Excellence Joseph KABILA KABANGE. Dieu seul connait notre destin, le mien comme les vôtres ! », chute-t-il dans sa lettre ouverte.

  • Bendélé Ekweya té

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