Sud-Kivu : Qui est derrière les sociétés minières déguisées en coopératives ?

Par Junior-Gradel IKA

C’est un rapport accablant de l’Assemblée nationale qui révèle la ruse des sociétés minières déguisées en coopératives.

Au cours de la plénière de ce mercredi 17 novembre 2021 à la Chambre basse du parlement, les élus nationaux ont passé au peigne fin le rapport de la mission effectuée dans le territoire de Mwenga (Sud-Kivu) du 8 au 14 septembre par les députés, consécutivement aux  dénonciations relatives  à l’exploitation illicite des minerais dans ce coin  du pays  par des étrangers.

Une affaire qui est à la base  d’un tollé ayant occasionné plusieurs mouvements de protestation  par la population locale mais également la  question orale avec débat du député Lutundula Okito Didier à l’endroit de la ministre nationale des Mines. 

Dans ce rapport il a été constaté plusieurs entorses dont en voici quelques-unes :

1. Déguisement

Ces sociétés minières exploitant de façon industrielle se sont déguisées en  coopératives qui, en principe,  exercent des activités artisanales et  sont soumises à un autre régime. Elles spolient ainsi l’État congolais sous la protection  des services publics. Au moins six entreprises  sont directement citées.

2. Violation des normes

La plupart de ces sociétés minières  n’ont conclu aucun cahier des charges avec les communautés locales. Les rares  qui se sont conformées  n’ont jamais respecté les clauses.

3. Destruction méchante des activités de populations locales

Les champs et les étangs piscicoles des communautés locales sont détruits en faveur des activités d’exploitation de ces sociétés. Les pollutions des eaux ont sérieusement détérioré les rapports entre les sociétés d’exploitation minières, principalement gérées par des étrangers et les communautés locales.

4. Effets collatéraux

Les mouvements de protestation des populations contre ces pratiques ont entrainé des arrestations arbitraires. Certains membres de la société civile du territoire de Mwenga ont été enlevés  et des pertes des vies humaines dans les deux camps (exploitants et populations locales)  sont à déplorer.

Le 20 août dernier, les autorités provinciales du Sud-Kivu avaient décidé de  surseoir toutes les activités d’entreprises chinoises soupçonnées « d’abus » manifestes et « multiples » dans l’exploitation de sites aurifères dans le territoire de Mwenga. Décision  curieusement contestée par la ministre nationale des Mines.

Des débats à l’Assemblée nationale, devrait jaillir la lumière pour établir les responsabilités.

  • Bendélé Ekweya té

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