Par Junior-Gradel IKA.
Le dépassement budgétaire est devenu une routine dans plusieurs institutions en RDC. Si à la présidence de la République c’est devenu un mode de fonctionnement qui n’étonne plus personne, la Défense nationale lui emboîte les pas.
Tenez ! 607 487 334 342 de CDF (297, 642 millions USD au taux budgétaire moyen de 2041 FC le dollar américain) telle est la somme déjà décaissée par le Trésor public sur des prévisions de 491 956 071 634 de CDF (241,036 millions USD) relatives aux dépenses pour la défense nationale. Ce, durant la période allant de janvier à fin octobre 2021, soit un taux d’exécution de 123%, synonyme d’un dépassement de 23%.
Ces données sont de la Direction générale des politiques et programmation budgétaire du ministère du Budget.
Autre constat, les dépenses effectuées pour la défense nationale en République démocratique du Congo durant les 10 premiers mois de l’année en cours sont en dépassement des crédits budgétaires annuels de la défense évalués à 590 347 285 961 de CDF (289,244 millions USD) pour 2021.
Abordant cette épineuse question du dépassement budgétaire au cours d’un briefing de presse aux côtés du ministre de la Communication et médias, l’IGF Jules Alingete a indiqué que « le dépassement budgétaire n’est ni un acte de détournement, ni un acte de mauvaise gestion. Le dépassement budgétaire est un constat d’un service qui a des crédits budgétaires fixés en exécution se retrouve avec un montant élevé ».
Une réaction qui a révolté le PCA de l’ODEP pour qui le dépassement budgétaire constitue une faute grave de gestion. « Les dépassements budgétaires, c’est lorsqu’on vous donne un crédit légalement par le budget ou la loi votée par le parlement mais vous préférez aller au-delà de ce crédit en violation de la LOFIP (Loi des Finances Publiques) qui parle de la limitation des crédits budgétaires et qui les considère comme des fautes de gestion. Et pour lesquels, il n’y a pas lieu de trouver des exceptions car il s’agit des fautes graves de gestion », a rétorqué Florimond Muteba qualifiant Jules Alingete de chantre et apôtre de l’indiscipline budgétaire.
Les deux versions ont laissé place à un débat interminable dans l’opinion depuis.