Raymond Tshibanda dans la marche du 13 novembre 2021 : Bel exercice de la démocratie !

Raymond Tshibanda Ntunga Mulongo, ancien ministre des affaires étrangères sous Kabila dans la rue ? Les Kinois diront tout simplement que « Fatshi béton alobisi ba baba », entendez « Fatshi béton a fait parler les muets ». Non sans raison, pour quelqu’un qui vivait dans le royaume où coulaient le lait et le miel, et qui a aura le 20 novembre prochain 71 ans, il y a de quoi rallié ces Kinois.

En effet, depuis qui est rentré au pays en 1991, après ses études à l’université de Pittsburgh aux Etats-Unis et son passage au Haut commissariat de nations unies pour les Réfugiés (HCR), Raymond Tshibanda n’avait jamais pratiqué la rue. Directeur de cabinet adjoint du premier ministre de l’époque, en passant par l’Assemblée nationale comme député de 1994 à 1996, puis ministre de l’environnement, conservation de la nature et tourisme de 1996 à 1997, avant de revenir en 2003 au ministère du Plan comme vice-ministre, Raymond Tshibanda avait bien sa cuillère du lait et du miel dans la bouche, politiquement toujours du bon côté.

Il réconforte sa position dans ce royaume de nantis lorsqu’en 2007, il devient directeur de cabinet du président de la République Joseph Kabila. Ministre. Il est nommé ministre de la Coopération sous les gouvernements Muzito I et II, avant d’être reconduit dans les gouvernements Matata I et II d’avril 2012 à décembre 2016 comme ministre des Affaires étrangères. C’est lui qui fut le négociateur principal du gouvernement congolais dans les pourparlers avec les rebelles du M23 à Kampala, en Ouganda.

Actuellement coordonnateur de la Cellule de crise du Front commun pour le Congo (FCC), Raymond Tshibanda est confronté à une « rébellion » interne conduite par Me Constant Mutamba de l’anciennement mouvement citoyen Nouvelle génération pour l’émergence du Congo (NOGEC) devenu parti politique puis regroupement politique au sein du FCC, qui a dissout cette Cellule de crise.

Voir ce vieillard dans la rue ce samedi 13 novembre 2021 sans être bousculé ni sans inhaler le gaz lacrymogène, pour protester  contre les antivaleurs que son ancien régime a léguées aux Congolais,  il y a de quoi louer le bel exercice de la démocratie que Félix Tshisekedi administre aux anciens caciques kabilistes avec une nette différence ironique : avant janvier 2019, on avait un démocrate qui ne laissait pas l’opposition marcher, qui réprimait dans le sang, et aujourd’hui, on a un dictateur qui laisse l’opposition marcher, et encadrée.  

  • Bendélé Ekweya té

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