Dans une correspondance adressée au président français Emmanuel Macron et publié par le site change.org, la famille du Franco-brazzavillois Marcel Makome se plaint de l’arrestation, le 30 octobre dernier à partir de l’aéroport international de N’djili, de ce dernier par les agents de l’ANR.
D’après le récit de Dimitri, fils Makome, son père s’est rendu légalement à Kinshasa pour répondre à l’invitation du gouverneur Gentiny Ngobila. Il était accompagné, pour la circonstance, par deux de ses collègues également citoyens français, Gilles Sacaze et Marc Monssus, pour une opportunité d’affaire concernant l’installation d’une unité de sapeurs-pompiers.
« Monsieur Marcel Makome et ses collègues ont bien été reçus par monsieur Gentiny Ngobila et ses équipes en date du Jeudi 28 Octobre 2021 à Kinshasa. Monsieur Marcel Makome a entrepris de rentrer en France, après avoir rencontré monsieur Gentiny Ngobila. Arrivé à l’aéroport de Ndjili (Kinshasa), alors qu’il s’apprêtait à remplir les formalités de départ auprès de la compagnie aérienne Bruxelles Air line (VOL: SN358), il a été arrêté par les agents de l’Agence Nationale de Renseignements de la République démocratique du Congo (ANR) et cela sans aucune notification vers les services consulaires de la France et sans respect du droit international régit dans ce cadre. Depuis, nous n’avons plus aucune nouvelle de notre père. Cela constitue une entrave aux règles élémentaires du droit. Ayant appris que notre père était en détention dans un lieu inconnu, nous avons entrepris des démarches auprès des services consulaires de l’ambassade de France en RDC et auprès du Quai D’Orsay, pour connaître les raisons de son arrestation et faire valoir ses droits. À ce jour, les bribes d’informations que nous recevons ne présagent rien de rassurant pour la vie de notre père », peut-on lire dans cette lettre de la famille Makome adressée à Emmanuel Macron auprès de qui elle sollicite l’intervention auprès de son homologue congolais Félix Tshisekedi, en vue d’obtenir la libération de son géniteur.
D’après les câbles interceptés par scooprdc.net dans les milieux des barbouzes congolaises, le Franco-brazzavillois est jusqu’à présent détenu à QG de l’ANR. Sans donner beaucoup de détails au média en ligne, ces câbles font savoir que Marcel Makome est un opposant au régime Sassou Nguesso. Que lui reproche-t-on : son état d’opposant ou une infraction par lui commise ? Là, les câbles de Scooprdc.net n’ont pas eu une réponse correcte. « Comprenez seulement ! », telle est la réponse reçue par le média en ligne.
« Ce sujet est bien sérieux, nous craignons vraiment pour sa vie, les positions politiques de notre père nous le font craindre. Nous ne sommes pas politiques, nous sommes sa famille il est père, oncle, neveu, ami et grand-père. C’est dans ce cadre qu’on se bat afin qu’on le relâche car il n’a pas été arrêté dans le respect de ses droits mais plutôt enlevé sans aucune notification à sa famille ou ses représentants légaux, sans aucune notification vers son consulat lors d’une invitation officielle par le gouverneur de la Kinshasa. Il n’est pas parti à Kinshasa pour des affaires politiques comme voudraient le faire croire certaines polémiques, ses rencontres là-bas étaient amicales, familiales et d’affaires », fait savoir son fils Dimitri Makome dans les réseaux sociaux.
Eclaboussures sur Gentiny Ngobila
Tout ce qui arrive au Franco-brazzavillois Marcel Makome est mis sur le dos du gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila. C’est lui qui l’a invité en date du 9 août 2021 pour venir à Kinshasa, dans le cadre des affaires comme l’atteste le document ci-dessous :
Ancien « Parisien », Gentiny Ngobila est connu en France comme un homme d’affaires. Il dirigeait une société de gardiennage dont les activités étaient très visibles à Grigny. C’est dans ce domaine d’affaires qu’il aurait fait appel à ses amis français pour résoudre la question d’incendies à Kinshasa par l’installation d’une unité des sapeurs-pompiers. Une démarche certes apolitique mais dont l’incident survenu risque de l’éclabousser énormément, lui qui a encore le dossier de «massacres de Yumbi » collé à la peau.
Non sans raison, dans le message d’alerte du député français Sébastien Nadot qui qualifie Marcel Makome d’ « opposant notoire » au « dictateur congolais Denis Sassou Ngueso », ce président de la Commission d’enquête parlementaire sur les migrations à l’Assemblée nationale françaises redoute que Marcel Makome soit transféré secrètement à Brazzaville pour être remis aux mains du régime Sassou Nguesso. Si cela arrivait, c’est là que Gentiny Ngobila portera à tort ou à raison, le chapeau de Judas Iscariote.